Comme il est de coutume le dernier jour de chaque année, le président de la République s’adresse à la nation. Dans son message du 31 décembre 2023, Paul Biya a fait le tour des points ayant marqué l’économie nationale au cours de l’année écoulée, non sans évoquer les perspectives pour la nouvelle année en cours. Au rang des défis à relever, les subventions aux produits pétroliers, pour faire face aux pénuries.
Elles étaient établies à 1 000 milliards FCFA en 2022. En février 2023, une légère augmentation des prix des carburants a été effectuée par le gouvernement, afin de soulager le budget de l’Etat. Une décision ayant permis de réduire les subventions à 640 milliards FCFA. La mesure ne soulage malheureusement pas toujours le budget, toute chose ne permettant pas d’investir considérablement dans les projets de développement et répondre efficacement aux problèmes auxquels font face les populations.
Face à cet impact sur le Trésor public, Paul Biya annonce que « nous n’aurons très certainement pas d’autre choix que de la réduire de nouveau la subvention ». Il rassure néanmoins que « nous veillerons à ce que les ajustements nécessaires n’impactent pas substantiellement le pouvoir d’achat des ménages ».
Selon une source, il est prévu une augmentation de 21% du prix actuel, dès février 2024. Pour améliorer les choses dans ce secteur, le chef de l’Etat mise sur la réhabilitation de la Société nationale de raffinage. Le président de la République a d’ailleurs prescrit l’accélération de la réhabilitation de la Sonara.
La subvention aux carburants n’était vraisemblablement pas la meilleure solution. Du moins, pour les experts. Après un long moment d’hésitation, le Cameroun a finalement décidé de l’augmentation des prix le 1er février 2023. Le litre de super est ainsi passé de 630 FCFA à 730 FCFA, tandis que celui du gazole a grimpé de 575 FCFA à 720 FCFA, soit un surplus de 145 FCFA. L’on expliquait alors que le gouvernement avait opté pour une augmentation « graduelle » jusqu’à l’arrêt total des subventions en 2025.
Rappelons par ailleurs que le pays était sous pression du Fonds monétaire international qui lui exigeait de réduire ces subventions. Le Cameroun a finalement cédé, pour sauver son Programme économique et financier signé en 2021 avec le FMI.
