En effet, pour ce qui est du contexte national de l’approvisionnement du Cameroun en produits pétroliers, explique Eloundou Essomba, la conjoncture pétrolière internationale défavorable au cours des années 2022 et 2023 a contribué à maintenir un écart persistant entre les prix réels des produits pétroliers importés et leurs prix appliqués à la pompe qui, « en raison de la politique gouvernementale de gel des prix, s’est traduit par un important soutien à la consommation et à fortiori par un niveau élevé de manques à gagner à compenser par l’Etat ».
Ainsi, les manques à gagner enregistrés sur la période indiquée plus haut, sont de 569 millions de FCFA pour la cargaison du 10 janvier et de 1 milliard de FCFA pour la cargaison du 29 janvier 2024, pour un écart de 431 millions de FCFA sur les deux cargaisons, bien qu’elles aient été importées au cours du même mois.
Par ailleurs, pour justifier les ruptures observées sur l’approvisionnement des produits pétroliers durant l’année 2023, le membre du gouvernement pointe du doigt, les tensions de trésorerie qui selon lui, « n’ont pas toujours permis de mobiliser à bonne date les ressources financières nécessaires au paiement des manques à gagner ».
Selon le Minee, au cours des dix dernières années, le volume global des manques à gagner a dépassé la barre de 2 000 milliards de FCFA, avec un pic sur l’année 2022. En d’autres termes ce que l’Etat a payé en 2022 en termes de subvention des produits pétroliers correspond à environ 25% des ressources propres du budget de l’Etat, qui auraient pu être orientées « pour les investissements dans les secteurs des infrastructures qui sont les plus prioritaires aujourd’hui », affirme Gaston Eloundou Essomba.