Economie

Douala : Hausse illégale des prix des bières

(Leconomie.info) - Des tenanciers des débits de boissons, à l’origine de cette spéculation, évoquent l’indisponibilité des différents produits dans les points de vente.

Désormais, pour consommer une bière dans un bar ordinaire dans la ville de Douala, il faut prévoir une majoration qui oscille entre 50 ou 100 FCFA par rapport à il y a un mois. C’est le constat que fait le quotidien L’Économie au moment où le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana appelle les acteurs du secteur au dialogue et la concertation.  

En effet, le Syndicat national des distributeurs des boissons hygiéniques du Cameroun (Synadisbohycam) a adressé une correspondance au ministre du Commerce, lui signifiant leur volonté d’augmenter le prix de vente de certains produits brassicoles, notamment les bières. Le document indique que dès ce lundi 6 mai 2024, les bières de petit modèle subiront une hausse de 25 FCFA, alors que les grands connaîtront une augmentation de 50 FCFA.

Sauf que sur le terrain, se développe déjà une spéculation sous le regard impuissant du consommateur final. Difficile de trouver un bar qui vend encore la bière au prix public conseillé (500 FCFA la bouteille de 50 CL et 650 FCFA celle de 65 CL). Les tenanciers des débits de boisson ont déjà réajusté leurs grilles tarifaires. La bouteille de 50 CL coûte 600 FCFA, au lieu de 500 FCFA, tandis que celle 65 CL est cédé à 700 FCFA au lieu de 650 FCFA.  

« La bière se fait très rare maintenant. Les livreurs ne viennent plus nous livrer sur place. Nous sommes obligés de payer nous-mêmes le transport pour aller transporter dans les points de distribution et venir vendre. Or dans un casier de bière au prix normal, je gagne 600 FCFA. S’il faut encore ajouter les frais de déplacement, nous sommes obligés d’augmenter les coûts », nous explique Armel, tenancier d’un débit de boisson au marché Ndog-Passi dans la ville de Douala.

À la Société anonyme des Boissons du Cameroun (SABC) l’on ne nie pas la tendance inflationniste en cours, entretenue par « certains commerçants véreux ». Toutefois, l’entreprise précise que la volonté d’augmenter les prix des bières est encore sous le coup des négociations avec les pouvoirs publics.

« Vous savez, on a mis en place le système de professionnalisation des distributeurs. Chaque zone possède un distributeur. Et tous les distributeurs ont un compte CGA. Cela veut dire que si tu n’es pas dans ta zone, tu ne peux pas acheter la boisson. Donc on ne peut pas expliquer cette spéculation par ça. Je ne peux pas être par exemple affilié à Douala 1er, et je pars acheter la boisson à Douala 2e. Ce n’est pas possible. Parce qu’il faut avoir un compte CGA affilié au distributeur de la zone chez qui l’opération va se passer. La véritable raison c’est qu’avec la rareté des produits sur le marché, ils veulent se faire plus de marge sur le peu qu’ils ont et ils augmentent les prix », explique Brice Monthé, Responsable Médias et Digital chez Boissons du Cameroun.

La SABC installe de nouvelles chaînes de production

Pour ce qui est de la rareté observée sur le marché présentement, notre source l’explique par le fait que l’entreprise SABC, qui contrôle le marché brassicole national avec 89% de parts, a lancé un vaste projet d’investissement qui consiste à installer de nouvelles chaînes de production, pour rendre ses produits plus disponibles. « On est en travaux, on a récemment inauguré la chaine de Yaoundé, les nouvelles chaines de Bafoussam, Garoua et Douala sont en cours » précise -t-il.  

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