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Pourquoi la Société Métropolitaine et d’investissement de Douala bat de l’aile 4 ans après sa création

Compte déficitaire, risque fiscal élevé, prêt non-conforme, absence de pièces comptables, doutes sur la libération effective du capital, créances non-inscrites dans le bilan ou absence de procédure d’information auprès de la Cosumaf, seraient au cœur de la faillite du projet qui comptait transformer la ville de Douala.

Officiellement lancée le 17 août 2018, avec une ambition noble, la Société Métropolitaine et d’investissement de Douala (SMID S.A) bat de l’aile 4 ans après sa création. Mise sous administration provisoire depuis le 12 février 2021 par Ordonnance N° 68/HH du Tribunal de première instance de Bonanjo, la société urbaine de gestion du patrimonial de la ville de Douala est quasiment morte au bout de quelques mois d’activités.

Et pourtant, cinq projets pilotes avaient été retenus à son lancement : réhabilitation et l’extension du marché New-Deido pour un montant de 5,152 milliards de FCFA dont un montant de 1,781 milliards de FCFA financé par la SMID, la construction du parc de loisirs de la Besseke à hauteur de 2,238 milliards de FCFA, un centre de conférence international, pour un coût de 15 milliards FCFA, le projet de construction d’un centre des expositions, d’un coût prévisionnel de 8,5 milliards FCFA, le projet de construction du marché de Bonamoussadi pour un coût prévisionnel de 10,1 millions de FCFA avec une participation de fonds Smid évaluée à 4,8 millions de FCFA.

La SMID S.A serait quasiment mort-née au regard de son bilan au 12 février 2021. Soit un peu plus de 2 ans de fonctionnement, avant mise sous administration provisoire.

16 mois ont suffi au Cabinet Okalla Ahanda & associés, commissaire aux comptes de la Société Métropolitaine et d’Investissement de Douala (SMID S.A) pour réaliser un audit qui vient d’être publié en ce mois de juin 2022. Le rapport d’audit émet de sérieuses réserves sur la conformité des activités de la Smid avec son objet social, sur la conformité de la mise en œuvre des dispositions contenues dans les contrats souscrits avec des prestataires, ainsi que sur le respect des règlements de la Cosumaf.

Dans son rapport général transmis aux actionnaires de cette entreprise, recrutés au lancement par appel public à épargne, le Cabinet Okalla Ahanda & Associés dresse une situation extrêmement critique de la Smid S.A. Ce après avoir effectué l’audit de ses comptes annuels relatifs à l’exercice 2019, clos le 31 décembre 2019. «Ces comptes font ressortir un total bilan net 3.644.110.866 FCFA. Soit un déficit net de 579.764.695 FCFA au titre de l’exercice 2019, des fonds propres d’un montant net de 2.915.305 FCFA et un solde de trésorerie de 757.854.059 FCFA », mentionne le rapport consulté.

Par ailleurs, plusieurs anomalies de gestion sont aussi ressorties. Sur «le prêt participatif» accordé à l’entreprise Neo Industry dans le cadre d’une convention de prêt signée avec la Smid S.A le 30 septembre 2019, le Commissaire aux comptes note que «l’avance démarrage d’un montant de 1.528.297.677 FCFA en vue de l’exécution du marché n°0001/M/SMID SA/2019 en un prêt rémunéré au taux d’intérêt de 2,6%. Toutefois, la résolution du conseil d’administration autorisant cette mutation de l’avance démarrage en un prêt financier n’a pas été présentée à la mission. Ce prêt n’est couvert par aucune garantie ni hypothèque au profit de la Smid. Par ailleurs, cette convention de prêt n’est pas conforme à l’objet social de la Smid», relève le Cabinet Okalla Ahanda & Associés.

Les anciens dirigeants de la SMID en tête desquels l’ex Délégué du Gouvernement de la Communauté Urbaine de Douala Dr Fritz NTONE NTONE sont ainsi indexés et devront répondre de ces faits délictueux auprès du Tribunal de Grande instance du Wouri où une plainte de l’administrateur provisoire a été déposée.

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