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Les effets néfastes de la hausse du dollar sur les économies d’Afrique subsaharienne

En raison de la hausse spectaculaire du taux directeur de la Réserve fédérale (FED), le dollar américain s’est apprécié depuis le début de l’année 2022 par rapport à la plupart des autres devises dans le monde, en l’occurrence l’euro, la livre sterling, le Yen japonais ou encore le Yuan chinois.

L’évolution du dollar entre août 2021 et août 2022

Le billet vert profite de la détermination affichée par plusieurs membres de la Réserve fédérale américaine (Fed) de poursuivre le resserrement de la politique monétaire aux Etats-Unis quand l’Europe paye le prix de la crise énergétique qui menace le continent. Un euro équivalait à moins d’un dollar, mardi 23 août. Ce seuil jamais atteint depuis la mise en circulation de la monnaie unique européenne à laquelle est arrimé le CFA, la monnaie que le Cameroun a en partage avec une dizaine autres pays d’Afrique centrale et de l’Ouest, jette un coup de froid sur l’économie de ces pays. En ligne de mire, les importations et le remboursement de la dette extérieure sur un continent où la compétitivité des exportations est encore loin du compte.

Craintes autour de la dette publique

A partir du moment où plusieurs pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne ont une part importante de l’encours de leur dette publique libellée en dollar, les remboursements de ces emprunts deviennent beaucoup plus coûteux à mesure que le billet vert se renforce.

Les pays africains en général doivent faire face à une crise inflationniste en raison d’abord de la crise sanitaire liée à la Covid-19, puis accentuée par la crise entre la Russie et l’Ukraine. La facture des importations, rythmée par la flambée des cours énergétiques, les coûts du fret et l’envolée des prix des produits alimentaires, s’annonce plus que salée, du fait que ces achats extérieurs s’effectuent majoritairement en dollar.

Dépréciation de la plupart des devises par rapport au dollar

Un dollar fort peut également peser sur le commerce de biens et services de nombreux pays en développement, ces derniers étant largement tributaires du commerce mondial.

De fait, quand le dollar s’apprécie, les importations deviennent plus chères (dans la monnaie nationale), ce qui a comme répercussion majeure une flambée de l’inflation.

Comment expliquer cette dépréciation ? 

La dépréciation découle notamment des décisions américaines. « L’inflation a été plus forte aux États-Unis, du fait notamment des politiques budgétaires menées par Joe Biden. Ses plans de relance massifs ont stimulé la hausse des prix de manière plus brutale, ainsi que la hausse des salaires. Donc la Federal Reserve, pour éviter cette inflation galopante, a dû augmenter plus rapidement ses taux d’intérêt », développe Stéphanie Villers, Expertes France

Préoccupations concernant la croissance

A l’instar de la FED, plusieurs pays en développement ont procédé à plusieurs relèvements de leurs taux directeurs depuis le début de l’année. C’est notamment le cas du Ghana qui a relevé à quatre reprises le taux directeur de sa banque centrale.

Ces hausses de taux qui renchérissent le coût des emprunts nationaux, ont un effet modérateur sur la croissance économique. Par ailleurs, un ralentissement de la croissance affectera à terme les recettes publiques et pourrait ainsi exacerber les problèmes d’endettement préexistants.

En somme, pour se prémunir contre ces types de chocs, la Banque mondiale invite les pays en développement à agir maintenant pour consolider leur situation budgétaire et s’engager dans des emprunts durables.

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