L’Institut de recherches médicales et d’études de plantes médicinales a organisé le 26 juillet 2023 à Yaoundé avec le soutien de Wellcome Center for integrative parasitology (WCIP) la première journée de la schistosomiase. L’objectif de cet événement était non seulement de présenter les efforts scientifiques déployés pour lutter contre cette maladie mais aussi d’impliquer les jeunes et les étudiants dans la lutte. « La schistosomiase touche près de 2 millions de personnes au Cameroun avec plus de 5 millions de personnes à risque d’infection. Au cours des années, le ministère de la Santé publique à réaliser d’importants progrès et on a eu une baisse significative de cette maladie entre 1985 et 2019 de près de 70% de la prévalence totale » a expliqué le Pr. Louis Albert Tchuem Tchuenté, Secrétaire permanent du Programme national de lutte contre la schistosomiase et helminthiases intestinales au Ministère de la Santé publique.
Maladie tropicale négligée que l’on trouve dans les zones rurales et semi-urbaines du Cameroun, la schistosomiase a un impact négatif sur le développement des communautés. « Par exemple, un agriculteur malade pendant quelques semaines subit une perte considérable lorsque ses récoltes sont gâchées et que sa famille à faim. De plus, un enfant atteint d’anémie causée par la schistosomiase intestinale ne fréquentera pas l’école régulièrement, ce qui aura un impact sur son éducation et le développement ultérieur de la communauté. Cela arrive aux familles du monde entier dans les régions tropicales, causant une misère indicible et entravant la croissance » souligne les organisateurs de la première journée de la schistosomiase.
« Nous voulons aider à éduquer les populations à risque du Cameroun sur la propagation de la maladie, la gestion actuelle de la maladie et les options de traitement pour réduire la transmission » souligne le Dr. Justin Nono, organisateur de la journée. Le Pr. Jean Louis Essame Oyono, directeur de l’IMPM a encouragé cette initiative. « Quand on est au Nord du Cameroun, on se rend compte que la schistosomiase est un réel problème de santé publique » a-t-il déclaré. « Cet événement renforce les liens déjà solides entre le WCIP » et l’IMPM avec le potentiel de futures initiatives de recherche conjointes sur de nouveaux diagnostics, thérapies et stratégies de contrôle contre les maladies parasitaires dévastatrices » souligne le Wellcome Center for integrative parasitology (WCIP).Situé à l’université de Glasgow en Ecosse, ce centre se concentre sur l’étude et la compréhension de la biologie des infections parasitaires.