Le marché camerounais accueille une nouvelle révolution dans le secteur automobile. Déjà présent sur les marchés de l’Afrique de l’Ouest (Togo, Bénin, Nigeria) et de l’Est (Kenya, Ouganda, et Rwanda), le constructeur indien Spiro, membre du groupe Equitane a choisi le Cameroun comme porte d’entrée pour étendre ses activités en zone Cemac. Lors d’une avant-première à Douala le 10 mai 2025, le public et les professionnels du secteur ont pu découvrir ces nouveaux appareils 100% électriques au prix unitaire de 540 000 FCFA, que l’entreprise propose en crédit-bail.

Créée en 2019, la marque Spiro indique avoir déjà parcouru un peu plus de 341 millions de Km, grâce à ses plus de 3 millions de motos en activité sur le continent. Son entrée sur le marché camerounais, représente une avancée majeure dans sa stratégie d’expansion qui s’inscrit en droit ligne avec le protocole d’accord signé le 17 mai 2024 avec la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) pour une facilité de crédit de 29,1 milliards de FCFA, soit 50 millions de dollars US.

« La facilité de crédit de 50 millions de dollars US améliorera considérablement nos capacités opérationnelles et nous aidera à étendre notre empreinte à davantage de pays africains. Elle témoigne de la confiance dans notre modèle économique et de notre contribution au développement durable en Afrique », avait indiqué Kaushik Burman, PDG de Spiro. En substance, les fonds seront utilisés pour étendre davantage le réseau de stations d’échange automatisées et introduire de nouveaux modèles de vélos électriques, améliorant l’accessibilité et la commodité des solutions de mobilité verte

Avec pour objectif de consolider sa présence en Afrique centrale, un marché encore presque vierge en ce qui concerne l’industrie automobile électrique, la marque prévoit d’élargir sa gamme avec l’introduction de nouveaux modèles d’ici à fin 2025.Pour assurer un fonctionnement optimal et répondre aux besoins des utilisateurs, Spiro annonce l’ouverture d’usines d’assemblage dans les grandes métropoles, ainsi que des stations de rechange de batteries sur tous les 3 km dans les grandes villes. Cette stratégie, soutient le constructeur automobile indien, vise à réduire la crainte liée à l’autonomie des batteries, tout en offrant un coût d’utilisation inférieur à celui d’une moto thermique, soit seulement 1500 FCFA pour 100 Km.

« Ces motos sont entièrement fabriquées par Spiro, et elles sont moins chères par rapport aux moto thermiques. Elle a cet avantage qu’elle a un moteur mid-drive. Ce moteur fait qu’elle peut grimper les collines quelque soit l’endroit où vous vous trouvez au Cameroun. C’est une moto qui peut aller sur des routes les plus difficiles. Elle est extrêmement robuste, et très stable lors de la conduite », rassure Kaushik Burman. 

Plusieurs emplois à créer au niveau local

Avec une expertise dans la production de batteries rechargeables, Spiro est devenu un acteur majeur de l’industrie de la mobilité durable. L’entreprise se distingue par ses divisions spécialisées dans la production et le stockage d’énergie, la fabrication de véhicules électriques, ainsi que l’assemblage. Avec le démarrage de ses activités au Cameroun, l’électronicien indien prévoit de créer de centaines d’emplois, tant directs qu’indirects. « Spiro créée les emplois de deux façons. Les emplois directs et les emplois indirects. Au niveau des emplois directs, ce sont des emplois qui sont créés à partir de notre activité. Par exemple, le réseau d’échange de batteries va permettre d’employer en moyenne, 3,5 personnes par station. Ensuite il y a aussi des stations de maintenance dans lesquelles ont va recruter des techniciens. En plus de ça, il y a l’usine d’assemblage des motos dans laquelle qui va recruter aussi des techniciens et des ingénieurs qui vont travailler. Ce qui est intéressant c’est que Spiro met un point d’honneur sur la formation de la ressource locale. C’est-à-dire qu’on ne vient pas avec les expatriés qui vont rester là. On s’appui sur les compétences locales ».

Le cabinet de conseil McKinsey, dans unrapport intitulé « The Future of Mobility », publié en 2023,estime que la mobilité est « sur le point de subir une transformation majeure » et que les ventes de motos et scooters électriques en Afrique devraient représenter entre 50 % et 70 % de parts de marché sur le continent d’ici à 2040. 

Share.
Leave A Reply Cancel Reply
Exit mobile version