Zlecaf : Les exportations camerounaises restent timides  - L'Economie

(Leconomie.info) – Depuis octobre 2022, les produits exportés par le Cameroun dans le cadre de l’initiative commerce guidé de la Zone de libre-échange continentale africaine sont insignifiants par rapport au potentiel du pays.  

Dans le cadre de la mise en œuvre effective de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), 8 pays ont commencé à commercer dans le cadre de l’initiative commerce guidé. Il s’agit du Cameroun, de l’Egypte, du Ghana, du Kenya, de Maurice, du Rwanda, de la Tanzanie et de la Tunisie. Ces pays représentent cinq régions d’Afrique. Cette initiative a pour but « de permettre des échanges commerciaux significatifs et de tester l’environnement opérationnel, institutionnel, juridique, politique et commercial dans le cadre de la Zlecaf ». Les produits qui ont été exportés entre ces différents pays ont bénéficié des préférences commerciales prévues à cet effet.

Dans sa note de conjoncture intitulé : « politique d’import-substitution dans la SND30 : ces vulnérabilités qui menacent et plombent le discours officiel volontariste (des politiques) », le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (Camercap-Parc) que dirige Barnabe Okouda souligne que le Cameroun « reste peu agressif, voire timide pour conquérir les marchés extérieurs » dans le cadre de la Zlecaf. En effet, le 6 octobre 2022, la PME Gic Afatex a été la toute première entreprise camerounaise à exporter vers le Ghana des marchandises (safous et ananas séchés, et thé gingembre (155 kg) au tarif préférentiel de la Zlecaf.

 Sur le chemin de la conquête du marché africain libéralisé, d’un potentiel estimé à 1,3 milliard de consommateurs, Cameroon Tea Setate et Ndawara Tea Estate ont emboîté le pas le 19 octobre 2022 en exportant toujours vers le Ghana 38,6 kg de thé camerounais. Le 5 juillet 2024, le Cameroun a exporté vers l’Algérie 100 tonnes de lingots d’aluminium d’une valeur de 150 millions de FCFA. Toujours dans le cadre du commerce guidé, le pays a reçu le 2 juillet 2023, 20 tonnes de cargaison de résine en provenance de la Tunisie.

« Comme vous pouvez le constater, le Cameroun est vraiment très peu dynamique sur le marché de la Zlecaf. En 2023 par exemple, le pays n’a rien exporté et ce n’est pas normal. En 2024, il y a eu une seule exportation et ce n’est pas aussi normal. Il est temps de s’organiser pour tirer pleinement avantage de ce vaste marché surtout que nous avons beaucoup de produits que nous pouvons vendre à l’extérieur ».

Accentuer la sensibilisation des opérateurs économiques

Le gouvernement camerounais a mis en place un plan interministériel pour évaluer et mettre en œuvre la Zlecaf, sous la direction du ministère du Commerce que dirige Luc Magloire Mbarga Atangana. Cette démarche témoigne de l’engagement des autorités à garantir le succès de cette initiative. « Pour que cette initiative soit véritablement un succès, le gouvernement doit davantage sensibiliser les opérateurs économiques sur les opportunités qu’ils peuvent avoir en explorant le marché africain libéralisé. Ils doivent être prioritairement sensibilisés sur les règles d’origine de la Zlecaf » souligne un analyste économique.

Les règles d’origine de la Zlecaf sont en effet un ensemble de critères mesurables qui déterminent la capacité d’un produit à bénéficier de l’abaissement des droits de douanes (tarif préférentiel) afin de circuler librement sur le marché africain. C’est dans ce sillage que du 21 au 23 janvier 2025 à Yaoundé, douaniers et opérateurs économiques ont été édifiés sur les règles d’origine et les méthodes de coopération administrative de la Zlecaf.

Au cours de cet atelier, il a été démontré que des défis subsistent, notamment en matière d’inclusion et d’intégration des économies africaines, d’où l’importance de créer des chaînes de valeur ajoutée pour les produits manufacturés du Cameroun, conformes aux normes internationales, de favoriser un environnement propice à l’entrepreneuriat. Quant aux administrations douanières, elles doivent s’adapter à cette nouvelle initiative et jouer un rôle clé en tant que facilitateurs des mouvements transfrontaliers de marchandises

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