En 2025, le secteur Fintech africain, habitué aux feux des projecteurs, fait face à des vents contraires inattendus. Le rapport « The State of Tech in Africa H1 2025 » publié par TechCabal Insights révèle une période de rationalisation brutale : environ 765 licenciements et 6 fermetures de startups au premier semestre de l’année en cours. Alors que la Fintech reste un pilier de l’économie numérique, ces secousses interrogent sur la solidité des modèles qui ont porté son essor fulgurant.
Le rapport de TechCabal Insights indique que les Fintechs ont capté 638,8 millions de dollars à travers 70 transactions, soit 45 % des 1,42 milliard de dollars levés par l’écosystème tech africain, avec une croissance de 166 % par rapport à 2024. Mais cette domination cache une réalité plus complexe. Les licenciements, probablement concentrés dans la Fintech en raison de son poids, pourraient viser des startups surfinancées, contraintes d’abandonner des modèles non viables après le boom de 2021-2022. Par exemple, une Fintech axée sur les micro-prêts grand public pourrait avoir réduit ses effectifs pour se recentrer sur des services B2B, un ajustement qualifié de « pivot pragmatique » dans le rapport.
Fusions et pivots, un levier pour rebondir
Face à ces défis, la Fintech africaine se réinvente. Avec 29 fusions-acquisitions recensées en 2025, certaines impliquent probablement des Fintechs, comme une startup de paiement rachetée par une banque pour intégrer ses solutions. Ces consolidations, mises en avant par le rapport de TechCabal Insights, renforcent la pérennité du secteur. De plus, des pivots vers des technologies comme l’intelligence artificielle ou des modèles plus rentables traduisent une adaptation stratégique, en phase avec la « fuite vers la sécurité » des investisseurs.
Cette rationalisation pourrait préparer la Fintech africaine à un avenir plus robuste. En éliminant les modèles fragiles, le secteur se recentre sur la viabilité commerciale, un impératif défendu par Abraham Augustine de Norrsken dans le rapport. Comparée à l’Europe, où les Fintechs ont surmonté des corrections similaires, l’Afrique bénéficie d’un marché en expansion et d’un fort potentiel d’inclusion financière, rendant ces ajustements prometteurs.
Les 765 licenciements et 6 fermetures de 2025 marquent un tournant pour la Fintech africaine. En se réinventant à travers fusions et pivots, ces startups ne se contentent pas de survivre : elles posent les bases d’un secteur plus fort, prêt à façonner l’avenir de l’économie numérique.