Au Cameroun, l’affaire Blédine connaît un nouveau développement. Dans la foulée de l’alerte lancée par L’Économie dans son édition du 24 septembre 2025, faisant état de la circulation sur le territoire, des produits de cette marque, impropres à la consommation, le gouvernement, via le ministère de la Santé publique a pris la mesure de la situation en demandant à titre préventif, leur retrait pure et simple du marché.
« Le Ministre de la Santé Publique informe l’opinion publique nationale qu’à la suite de la détection d’aflatoxines dans certains lots, un rappel de certains produits alimentaires pour nourrissons de la marque Blédine a été initié au niveau international (…) A cet effet, en l’absence d’informations détaillées sur les lots actuellement en circulation dans notre pays, le Ministre de la Santé Publique instruit le retrait préventif immédiat de tous les lots de la marque Bledine, jusqu’à la fin des investigations et la confirmation de leur conformité », écrit Manaouda Malachie dans un communiqué daté du 26 septembre 2025.
Par ailleurs, le patron de la Santé publique appelle la population « à ne pas consommer » certains produits de la marque Blédine, notamment : Blédine céréales Saveur Biscuit (400g) avec date de péremption le 6/9/2026, Blédine Céréales Saveur Biscuit (400 g du 9/9/2026), Blédine saveur biscuitée et lait (250 g du 5/3/2027), Blédine Miel et lait (250 g du 6/3/2027), Blédine Banane et lait (250 g du 11/03/2027) jusqu’à nouvel ordre et « signaler tout événement indésirable suspecté (troubles digestifs, réactions inhabituelles) auprès des structures de santé les plus proches.
Bien plus, une source à la sous-direction de l’alimentation et de la nutrition au ministère de la Santé publique, contactée par notre rédaction, nous a confié que d’autres actions sont en cours, notamment : « la planification de descentes sur le terrain pour procéder à des prélèvements d’échantillons des produits présents sur le marché camerounais ; la réalisation d’analyses de conformité et de sécurité dans les laboratoires agréés afin de déterminer si les produits concernés circulent effectivement sur notre territoire » ; et enfin, « la mise en œuvre de mesures complémentaires à travers des inspections sanitaires dans les marchés et grandes surfaces pour tous les produits destinés à la consommation humaine et voir si les analyses confirment un risque pour la santé des consommateurs ».
Le flou persiste
Suite à la publication de notre premier article sur le sujet, la structure qui gère la communication de l’entreprise s’est rapproché de notre rédaction. Selon elle, les stocks des produits concernés par le rappel sont bien arrivés au Cameroun, mais n’ont pas été mis sur le marché. « Bien que des lots de produits concernés par le rappel aient été importés au Cameroun par le distributeur de Blédine, la totalité du stock est restée dans l’entrepôt du distributeur », nous confie un responsable de la communication, sans pour autant fournir des preuves.
L’Economie a émis le souhait de visiter les entrepôts où ces produits seraient stockés, question de se rassurer. La demande n’a pas encore reçu de suite, jusqu’au moment de la publication de cet article. Bien plus, toute tentative d’échanger avec la responsable des affaires réglementaires pour la zone Afrique chez Blédine s’est avérée vaine. « Elle n’est pas disponible actuellement », nous a-t-on signalé.
Il faut souligner que dès l’annonce du retrait des produits en France, puis au Gabon, L’Économie a sollicité l’importateur local, Panzani. Un responsable nous a initialement indiqué que cela ne relevait pas de leur ressort, promettant toutefois une réponse imminente, des services spécialisés. Plus d’une semaine plus tard, c’est le silence radio. L’importateur local choisit de garder le mutisme, renforçant les interrogations.
De mémoire, la marque française Blédina appartenant au groupe Danone a lancé le 15 septembre 2025, une procédure de rappel de certaines de ses références, vendues dans de très nombreuses enseignes à travers la France. D’autres pays africains à l’instar du Gabon voisin, ont rejoint la danse. Les produits mis en cause présentent des traces d’aflatoxines, des toxines générées par des moisissures.