Le 30 août 1984 s’est produit un accident du Boeing 737 immatriculé TJ-CBD au point d’arrêt de la piste 12 /30. 40 ans après, l’on a une idée de ce qui s’était passé ce jour-là. Dans un document du tribunal de Grande instance du Wouri (daté du 18 mars 2023) que l’Économie a pu consulter, l’on apprend que l’accident s’est produit suivant les séquences ci-après : rupture du disque du septième étage du moteur droit à la mise en puissance au point de pénétration de la piste 12/30 de l’aéroport de Douala, perforation du réservoir de l’aile droite par les débris libérés par le disque du septième étage, ce qui a entrainé l’écoulement du carburant sur les parties chaudes du réacteur et sur le parking , les étincelles produites par le disque du septième étage au contact avec le parking ont embrasé le carburant répandu sur les parties chaudes du moteur et du taxiway d’où le feu qui a détruit l’appareil.
Dans cet accident, les responsabilités de Boeing Company et la Société Pratt & Whitney sont engagées. Le tribunal de Grande instance du Wouri constate en effet que Boeing Company était chargé du design et de la conception générale du Boeing 737 immatriculé TJ CBD. La société Pratt & Whitney quant à elle était concepteur et fabricant du réacteur dans lequel se trouvait le disque qui a éclaté et a perforé le réservoir de carburant dudit aéronef.
Non-respect des normes de sécurité aérienne
De ce qui précède, le tribunal de Grande instance du Wouri souligne que Boeing Company et Pratt & Whitney n’ont pas respecté les normes impératives de la sécurité aérienne prévues par la convention de Chicago de 1944 et le code of federal regulations du 6 avril 1970, des Etats unis d’Amérique. Toute chose « qui a mis en péril la sécurité de l’aéronef, en ce que la panne n’a pas été contenue ». La négligence de ces sociétés « a causé des préjudices à la société Cameroon Airlines en liquidation ».
Plus de 158 milliards FCFA de dommages à payer
Le tribunal de Grande instance du Wouri a mis en œuvre « la responsabilité civile délictuelle desdites sociétés pour faute de négligence ». Ainsi, Boeing Company et Pratt & Whitney sont condamnés à payer solidairement à la société Cameroon Airlines en liquidation, la somme totale 158. 480 000 000 FCFA réparti ainsi qu’il suit : préjudice de perte de l’aéronef (coût de remplacement à date), 27. 780 000 000 FCFA, perte d’exploitation (127. 500 000 000 FCFA), préjudice extrapatrimonial (réputation), 3 milliards de FCFA, frais de procédures (200 millions de FCFA).
Boeing en zone de turbulence
Boeing traverse une zone de turbulence. Le 5 janvier 2024, la porte d’un Boeing 737 Max 9 s’est décrochée peu après le décollage du vol Alaska Airlines 1282 reliant Portland à Ontario. L’enquête a révélé l’absence de quatre boulons sur l’appareil. Début mars, un autre Boeing 737 Max d’Alaska Airlines s’est posé à Portland et les équipes au sol et les équipes au sol ont découvert une porte entrouverte.
Ces deux incidents ont poussé l’administration américaine fédérale (FAA) à mener un audit de six semaines sur les chaînes de production du Boeing 737 Max qui a eu plusieurs dysfonctionnements ces derniers mois. Les résultats ont révélé plusieurs problèmes techniques tout au long du processus de fabrication. David Calhoun, PDG de Boeing depuis 4 ans est appelé à gérer ces multiples problèmes.