Interview exclusive avec Lénine M'BIYE, nouveau Directeur Général Adjoint chargé de l'Exploitation du Groupe L’Archer - L'Economie - Actualité économique, Cemac, Afrique

Quels sont vos principaux objectifs en tant que nouveau Directeur Général Adjoint du groupe L’Archer ?

Ma mission est d’accompagner la croissance du groupe en structurant nos opérations et en optimisant nos performances. L’Archer a connu une ascension fulgurante depuis sa création en 2020, s’imposant comme un acteur clé du secteur financier en Afrique centrale. Désormais, nous devons solidifier ces acquis et préparer la prochaine étape de notre expansion, qui passe par un renforcement de notre présence sur nos marchés historiques et une ouverture vers l’international.

J’ai passé une grande partie de ma carrière dans des environnements exigeants, au sein d’un groupe international comme Airtel, où j’ai géré des opérations dans plusieurs pays africains. En tant que Directeur Général d’Airtel Money au Congo, j’ai transformé une direction interne en une filiale autonome, obtenant une licence bancaire et structurant une activité fintech qui a été primée pour son innovation. Cette expérience m’a appris l’importance d’un cadre opérationnel robuste pour accompagner une forte croissance. Chez L’Archer, je mettrai cette expertise au service du développement du groupe, avec un objectif clair : faire de nos ambitions une réalité concrète et durable.

Comment voyez-vous l’évolution de la politique d’investissement du groupe sous votre direction ?

L’Archer a déjà démontré sa capacité à mobiliser des financements de grande envergure. À travers L’Archer Securities, le groupe a levé plus de 2 200 milliards de FCFA pour financer les économies de la CEMAC, une performance qui témoigne de notre rôle stratégique dans la région.

Notre priorité est d’ancrer cette dynamique en consolidant notre présence à Brazzaville, Pointe-Noire et Malabo. Nous devons renforcer nos expertises locales pour mieux répondre aux besoins des entreprises et des investisseurs, tout en continuant à structurer des opérations financières complexes.

Au-delà de la CEMAC, nous avons l’ambition d’explorer de nouveaux marchés et de créer des opportunités d’investissement attractives en Afrique et à l’international. Cette expansion se fera de manière ciblée, en nous appuyant sur notre capacité à innover et à anticiper les évolutions du secteur financier africain.

Comment L’Archer compte-t-il se positionner sur les marchés financiers en Afrique et en Europe ?

Notre expansion repose sur trois piliers majeurs. D’abord, nous misons sur l’innovation financière. Le secteur financier africain évolue rapidement, et les besoins des investisseurs, des entreprises et des États sont de plus en plus sophistiqués. Nous devons leur proposer des solutions adaptées, capables de structurer le financement des infrastructures, du secteur productif et des marchés de capitaux.

Ensuite, nous devons renforcer notre rayonnement international. L’ouverture de notre bureau de représentation à Paris est une étape clé. Elle nous permet de nouer des partenariats avec des investisseurs institutionnels, d’attirer des capitaux vers l’Afrique et de positionner L’Archer comme un acteur incontournable du financement panafricain.

Enfin, nous allons accélérer la diversification de nos actifs. L’Archer Asset Management ambitionne de porter son portefeuille d’actifs sous gestion à 50 milliards de FCFA d’ici fin 2025. Pour atteindre cet objectif, nous allons structurer des véhicules d’investissement performants, capables d’attirer à la fois des grandes institutions et des investisseurs individuels.

L’Afrique a un potentiel immense. Pour en tirer parti, il faut une vision stratégique, des capacités d’exécution solides et une parfaite connaissance des dynamiques locales et internationales. C’est dans cette direction que nous allons inscrire notre action.

Quels sont les leviers de croissance et les ambitions du groupe ?

L’Archer est en pleine transformation et vise une croissance accélérée, tant en termes de volumes d’activité que d’expansion géographique. Notre ambition est claire : devenir un acteur financier panafricain de référence.

Pour soutenir cette montée en puissance, nous allons d’abord investir dans notre capital humain. Nos équipes sont notre plus grande force, et nous comptons doubler nos effectifs d’ici fin 2025. Cette montée en compétences nous permettra d’accompagner notre croissance et d’assurer un service de qualité à nos clients et partenaires.

Par ailleurs, nous devons inspirer confiance. Dans le secteur financier, la crédibilité est un élément fondamental. Nos performances doivent non seulement être solides, mais aussi lisibles et transparentes. Nous allons continuer à bâtir une relation de long terme avec nos investisseurs et nos clients, en nous appuyant sur des résultats concrets et une gouvernance rigoureuse.

Quels sont les secteurs d’activité stratégiques pour L’Archer dans les prochaines années ?

Nous nous concentrons sur des secteurs essentiels à la transformation économique du continent. L’énergie est un enjeu central. Sans une électrification massive et le développement des énergies renouvelables, nous ne pourrons pas soutenir la croissance industrielle ni améliorer la qualité de vie des populations.

Les infrastructures sont un autre levier majeur. Le développement des réseaux de transport, la modernisation des villes et la distribution d’eau sont des facteurs clés pour l’intégration économique régionale. L’agriculture et l’agro-industrie restent des secteurs stratégiques. L’Afrique doit renforcer sa souveraineté alimentaire et développer des chaînes de valeur locale pour réduire sa dépendance aux importations.

Enfin, l’industrialisation est indispensable. Nous devons structurer des filières de production et renforcer la transformation locale des matières premières pour créer de la valeur et des emplois durables. Notre rôle, en tant que groupe financier, est de soutenir ces secteurs avec des solutions adaptées et des financements innovants.

Avez-vous quelques chiffres clés à communiquer pour l’exercice 2025 en cours ?

L’année 2025 s’inscrit dans la continuité de notre dynamique de croissance, avec des résultats qui témoignent de la solidité de notre modèle économique et de notre capacité à structurer des opérations d’envergure. L’Archer Securities a déjà structuré plus de 2 200 milliards de FCFA et a consolidé 50 milliards de FCFA en orchestrant un appel public à l’épargne pour la BDEAC. Ces performances renforcent notre rôle clé dans le financement des économies de la CEMAC et confirment notre position de leader régional dans l’intermédiation financière.

Sur le volet de la gestion d’actifs, L’Archer Asset Management affiche des résultats très encourageants avec des performances solides de nos fonds communs de placement. Le FCP Kimia, dédié aux placements à court terme, enregistre une croissance de +10,83 % depuis sa création. Le FCP Performance, conçu pour les placements à moyen et long terme, affiche une progression remarquable de +23,60 %, tandis que le FCP Rapec enregistre une hausse de +12,84 %.

Ces chiffres illustrent notre capacité à générer de la valeur tout en sécurisant les investissements de nos clients. Notre approche repose sur une gestion rigoureuse des risques, une vision stratégique et une compréhension fine des dynamiques économiques régionales. L’Archer continue d’évoluer avec une croissance soutenue mais maîtrisée, garantissant la pérennité de nos activités et la solidité de notre expansion. Notre objectif est clair : poursuivre cette trajectoire ascendante en consolidant nos acquis et en explorant de nouvelles opportunités, tant sur le continent qu’à l’international.

Quels conseils donneriez-vous aux investisseurs individuels qui souhaitent se lancer sur les marchés financiers ?

Mon premier conseil serait de toujours adopter une vision à long terme. Investir, ce n’est pas spéculer sur des gains rapides, mais construire un portefeuille solide en anticipant les tendances économiques. Ensuite, il est essentiel de bien diversifier ses placements. Placer tout son capital dans un seul secteur ou une seule classe d’actifs est un risque majeur. Une bonne stratégie repose sur un équilibre entre différents investissements, adaptés au profil de chaque investisseur.

Enfin, il faut faire confiance au potentiel africain. L’Afrique est une terre d’opportunités encore largement sous-exploitée. Les investisseurs doivent comprendre que notre continent est en train de structurer ses marchés financiers et que ceux qui sauront se positionner dès maintenant bénéficieront d’un avantage stratégique considérable.

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