« L’intelligence économique en Afrique ». Tel est le titre de l’ouvrage de 537 pages qui vient d’être publié aux éditions L’Harmattan Cameroun sous la direction de Christian Abolo Mbita, Professeur titulaire, enseignant permanent à l’université de Yaoundé II où il dirige le Laboratoire de recherche en sciences et techniques de l’information et de la communication et de Roger Tsafack Nanfosso. Actuellement Recteur de l’université de Dschang, cet agrégé des sciences économiques dirige le Laboratoire de recherche en microéconomie appliquée.  Ont participé à la rédaction de ce livre préfacé par Vera Songwe, économiste camerounaise de renom et ancienne Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique, 35 auteurs. Parmi eux, on retrouve des enseignants chercheurs, des spécialistes de divers disciplines (économie, statistique, droit, science politique, technologie de l’information et de la communication).

Les différentes sections de l’ouvrage (deux parties et six chapitres) ont été rédigés par les auteurs de plusieurs nationalités dont des camerounais, des Burkinabés, des ivoiriens, Guinéens, des marocains et même par des chercheurs des universités d’Amérique du Nord (Canada). De manière générale, l’ouvrage s’intéresse à l’essor progressif de l’intelligence économique (IE) sur le continent africain. Il analyse les efforts entrepris par plusieurs États et acteurs économiques pour intégrer l’IE dans leurs politiques publiques, leurs stratégies de développement ou leurs initiatives entrepreneuriales.

 « Dans un contexte social qui ne laisse désormais plus de place à la tergiversation, l’Afrique doit se doter des outils de la transformation structurelle de son économie. Pour cela, elle doit procéder à la refonte des modèles jusqu’ici usités et s’engager résolument vers les voies qui ont favorisé la prospérité des autres Nations : l’observation, l’industrialisation, l’exportation, ce triptyque qui traduit l’action des grandes puissances devrait constituer la boussole de l’Afrique, en ce sens qu’il a pour point de départ, l’acquisition des instruments qui permettent aux institutions  et aux entreprises d’avoir une connaissance accrue de leur environnement » écrit Vera Songwe dans sa préface. Elle souligne que c’est cette perspective qui invite à placer l’intelligence économique au cœur d’une approche nouvelle axée sur « la recherche et l’acquisition de l’information, son exploitation à des fins d’intérêt vital et l’usage des connaissances qui en découlent pour la conquête des ingrédients de la prospérité ».

 Des initiatives gouvernementales pour promouvoir l’IE

Dans l’ouvrage dirigé par Christian Abolo Mbita et Roger Tsafack Nanfosso l’on apprend que les pays africains reconnaissent de plus en plus l’importance de l’intelligence économique (IE) pour stimuler le développement économique et renforcer la compétitivité. « Les gouvernements, les entreprises et les organisations commencent à intégrer des pratiques d’intelligence économique dans leurs stratégies et processus de prise de décisions. Certains pays africains ont mis en place des initiatives gouvernementales visant à promouvoir l’IE » soulignent Christian Abolo Mbita et Roger Tsafack Nanfosso en page 16 du livre. Parmi ces initiatives, l’on note la Création d’agences de promotion des investissements (API), l’élaboration des stratégies nationales de développement ou des plans stratégiques d’émergences, la création des centres d’intelligence économique, la promotion de l’entrepreneuriat et de l’innovation. Ces initiatives gouvernementales « contribuent à créer un environnement propice à la promotion de l’IE, et visent à renforcer la compétitivité des entreprises, à favoriser l’innovation et à stimuler la croissance économique ».

Avec l’avènement de la Zlecaf, qui prévoit de supprimer les droits de Douane sur 90% des lignes tarifaires pour accélérer le commerce entre les pays, les auteurs de : « l’intelligence économique en Afrique » soulignent que l’IE « s’avère être un outil absolument nécessaire pour mettre en place une politique éclairée de pénétration des marchés intra-africains. L’IE selon Soussi Noufail Outman et Hind Bourass peut également stimuler le développement durable en Afrique subsaharienne. « En facilitant la collecte, l’analyse et la diffusion d’informations pertinentes sur les défis environnementaux, sociaux et économiques, l’IE permet aux décideurs de prendre des décisions éclairées pour orienter les politiques et les initiatives de développement. Par exemple, en identifiant les secteurs économiques à fort potentiel de croissance verte, l’IE peut aider les gouvernements à orienter leurs investissements vers des domaines tels que les énergies renouvelables, l’agriculture durable et l’écotourisme. Cela contribue à la création d’emplois, à la réduction de la pauvreté et la préservation de l’environnement » soulignent Soussi Noufail Outman et Hind Bourass qui figurent parmi les auteurs de l’ouvrage.

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