Ils espéraient faire de bonnes affaires durant cette saison pluvieuse. Mais l’instabilité de la météo et la conjoncture du marché les déstabilisent. Hausse des prix, pluies capricieuses, parapluies fragiles, et concurrence des ambulants freinent les ventes. De Pk 14 à Ndokoti, les commerçants luttent, espérant un sursaut à la rentrée scolaire.

« Les années passées, on vendait mieux », confie Djibril Ngonga, assis sur son tabouret à Pk 14, où seuls 7 parapluies sur 12 ont trouvé preneurs en deux semaines. À Ndokoti, Géorgine Vanessa Lontsi, 25 ans, voit ses espoirs s’effilocher. Avec environ 500 000 FCFA investis pour près de 300 parapluies, elle n’atteint que 20 % de retour sur son capital, contre 45 % sa première année et 75 % en 2024. À Mboppi, Stéphane Nkam partage cette amertume. De Pk 14 à Akwa, en passant par Ndokoti, le verdict est clair : les ventes de 2025 s’effondrent face aux performances d’antan.

Plusieurs facteurs plombent les affaires. D’abord, la hausse des prix. « Les fournisseurs vendent désormais à 1 000 FCFA, contre 900 avant », explique Djibril à Pk 14. À 1 200 FCFA, les clients refusent d’acheter, préférant négocier à 900-1 000 FCFA. Ensuite, les pluies sont instables. « Elles ont commencé tard et ne durent que quelques minutes », déplore Georgine à Ndokoti, réduisant l’urgence d’acheter. La qualité médiocre n’arrange rien. « Les parapluies, même de luxe, se cassent vite », se plaint Stéphane à Mboppi, où les prix d’achat passent de 1 500 à 1 900 FCFA, revendus à 2 000 FCFA. Enfin, la concurrence des vendeurs ambulants, bravant leurs stocks, pénalise les comptoirs fixes.

Des pertes cuisantes, un espoir fragile

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Géorgine, à Ndokoti, déplore 11 000 FCFA de pertes sur 2 parapluies de 2 500 FCFA et 3 de 2 000 FCFA. Djibril, à Pk 14, n’a rien vendu depuis deux semaines, ses 5 parapluies restants sont accrochés à son comptoir. Stéphane, à Mboppi, peine à écouler ses stocks à 2 000 FCFA, les clients critiquant leur fragilité. À Akwa, les boutiques chinoises vendent des cartons de 60 à 70 parapluies, de 60 000 à 90 000 FCFA et plus, à raison de 650 à 1 500 FCFA l’unité, alourdissant les coûts des commerçants. Malgré ces déboires, Géorgine Vanessa Lontsi garde espoir : « La rentrée scolaire pourrait relancer mes ventes ». Mais ses gains restent faibles : 20 % de retour ce mois de juillet, contre 75 % en 2024, au même mois.

Sous les pluies de Douala, les vendeurs de parapluies espéraient prospérer, mais leurs espoirs s’enlisent. Prix en hausse, pluies éphémères, parapluies fragiles, et concurrence acharnée freinent les ventes. Malgré des pertes lourdes, les commerçants, comme Georgine, misent sur la rentrée scolaire. Cette crise met en lumière les défis d’un commerce saisonnier dans une ville où la pluie ne suffit plus à faire vendre.

Share.
Leave A Reply Cancel Reply
Exit mobile version