Akinwumi Adesina, le président sortant de la Banque Africaine de Développement (BAD), semble ne pas vouloir passer la main, après avoir piloté l’institution financière pendant 10 ans. En plus de la durée de transition jugée anormale (3 mois après l’élection) il a récemment procédé à une vague considérable de changements au niveau de la direction de la banque, marquée par la promotion de plus de 22 hauts cadres. Parmi les promus figure son fidèle allié, Alex Mubiru, son ex-directeur de cabinet, qui occupe désormais la tête de la représentation de la BAD pour l’Afrique australe. Ces actions presque unilatérales, prises alors même que le Conseil d’administration est en congé, soulèvent des questions sur les réelles motivations de l’économiste nigérian, et même sur les critères de sélection utilisés.

« Adesina est en train de décrédibiliser la BAD. Dans une période de transition. Il ne peut pas procéder à de telles nominations alors qu’un nouveau Président a été élu et prendra fonctions le 1er septembre », s’indigne un administrateur qui a requis l’anonymat.

Bien plus ajoute un autre, « le président sortant Adesina Akinwumi continue de traîner des pieds pour transmettre les documents à son successeur Sidi Ould Tah ». Une manœuvre qui fait grincer des dents au sein du conseil d’administration de la banque, et que certains administrateurs jugent « inacceptable et inélégante ».

Des décisions stratégiques ou une manœuvre de dernière minute ?

Le contexte de la démarche de Akinwumi Adesina laisse songeur. Alors que nous sommes à quelques semaines de la transition, les observateurs se demandent si ces décisions sont motivées par une volonté de préparer l’avenir de la banque ou si elles sont simplement le reflet d’une stratégie visant à garder le contrôle sur les opérations de la BAD. « Il est important que ces nominations et décisions soient examinées de près et que les intérêts de la banque et de ses parties prenantes soient protégés », indique une source au sein de la banque.

Certains observateurs estiment que certaines de ces décisions pourraient créer des tensions au sein de la structure organisationnelle de la BAD. Les implications de ces promotions sont vastes, allant potentiellement de la création d’alliances stratégiques renforcées à des conflits internes. Le timing de ces nominations est également mis en question. Alors que l’institution se prépare à un nouvel avenir, il reste crucial d’évaluer comment ces changements influenceront sa direction future.

Quelques nominations effectuées par Adesina

Dans un contexte sensible, plusieurs nominations majeures ont été opérées au sein des instances dirigeantes de la BAD.

Directeur du Département genre, femmes et société civile : Jemmimah Njuki (Kenya)

Directeur Département des services technologiques de l’information (TIC) : Bahati Sanga (Tanzania)

Directeur Département de l’exécution du portefeuille et de l’impact : Tom Mnoya
Owiyo (Kenya )

Country Managers

Centrafrique : Mamadou Coulibaly ( Burkina)

Mali : Cedrick Mbeng Mezui ( Gabon )

RDCongo : Mohamed Abdalla Chérif (Mauritanie)

Ethiopia : Olajide Oyewusi ( Nigeria )

Chad : Francis Sam Yaya Dogo ( Togo )

Ouganda : Themba Bhebhe ( Zimbabwe)

Mozambique : Romulo Cunha Corrëa ( Brésil)

Guinée : Laté Dodji Lawson Zankli ( Togo )

Niger : Mamadou Tangara ( Mali )

Liberia : Rees Mwasambili ( Zambia )

Togo : Pascal Yembiline ( Centrafrique )

Ghana : Halima Hashi ( Tanzanie )

Burundi : Mouna Kadidjatou Diawara ( Canada )

Sierra Leone : Andoh Obed Mensah ( Usa )

Tanzania : Mary Manneko Monyau ( Lesotho )

Sénégal : Wilfrid Abiola ( France )

Zimbabwe : Eyerusalem Fasika ( Ethiopia )

Sud Soudan : Josephine Waithira Ngure ( Kenya )

Soudan : David Muthusi Mutuku ( Kenya )

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