Le Fonds international de développement agricole (FIDA), une institution spécialisée du système des Nations unies, tournée vers le développement agricole et rural dans les pays en développement et en transition, veut voir clair dans la gestion des comptes et à l’octroi des avances, découverts et prêts aux entités publiques au Tchad.
Dans une lettre datée du 5 décembre 2024 et signée de son Directeur régional de la division Afrique de l’Ouest et du Centre Bernard Hien, adressée au ministre tchadien des Finances et du Budget, l’on apprend qu’une mission d’audit de la supervision du programme de pays du FIDA au Tchad par le Bureau de l’Audit et du Contrôle du FIDA (AUO) du 18 au 29 Novembre 2024, a révélé des « irrégularités potentiellement graves dans la gestion fiduciaire des projets ».
La lettre ayant pour objet « Suspension immédiate des décaissements de tous les projets du portefeuille du FIDA au Tchad (REPER, RENFORT, SD3C, AICRM) », précise que lesdites irrégularités sont en violation de la Lettre Circulaire no.006/PCMT/PMT/MFB/2021 relative à la gestion des comptes et à l’octroi des avances, découverts et prêts aux entités publiques.
« Compte tenu du niveau de risque fiduciaire élevé et en application de l’Article XII des Conditions Générales du Financement du Développement Agricole, le FIDA a suspendu le droit des quatre projets cités en objet, de solliciter des retraits du compte de prêt et de dons du FIDA et des autres financements CRI et ASAP+. Cette mesure restera en vigueur jusqu’à la conclusion de l’audit en cours et des investigations y associées », peut-on lire dans la lettre parvenue à la rédaction de L’Economie.
Par ailleurs, le FIDA sollicite l’application, avec effet immédiat, l’arrêt immédiat de tout transfert de fonds des comptes désignés et des comptes d’opérations des projets vers les comptes personnels des agents du projet, ouverts expressément pour gérer les opérations des projets; le reversement immédiat de l’intégralité des fonds transférés sur les comptes personnels des agents vers les comptes d’opérations des projets ; et enfin, l’arrêt immédiat des dépenses préfinancées entre les projets du portefeuille et régularisation des opérations effectuées, le préfinancement entre projet étant une pratique interdite.