L’actualité autour de Société Générale Cameroun est loin de connaitre son épilogue. Après la reprise par l’Etat, de l’intégralité de la participation du siège parisien dans cette filiale locale, la lutte pour la reprise par des acteurs privés fait rage. Selon les informations de L’Economie, trois poids lourds du paysage bancaire africain sont dans les starting-blocks : BGFIBank, NSIA Banque et Zenith Bank.

Chacune d’elles nourrit des ambitions de développement dans le marché camerounais. La banque gabonaise BGFIBank, déjà présente sur le marché camerounais avec un faible maillage, est bien positionnée pour tirer parti des synergies régionales. Un an plus tôt, le président du groupe BGFI, Henri-Claude Oyima, qui a déjà racheté la filiale congolaise de Société Générale après le droit de préemption exercé par Brazzaville, avait exprimé son intention d’enrôler cette banque sous son escarcelle. « L’ensemble des opportunités que peut présenter Société Générale nous intéresse. Nous sommes lancés dans une nouvelle stratégie de croissance externe », avait-il déclaré au magazine français Les Echos le 31 mai 2024.

Le groupe ivoirien NSIA, fondé par Jean Kacou Diagou, ambitionne d’élargir ses activités au secteur bancaire de la sous-région Afrique centrale. Elle a déjà entamé des discussions avec le ministère des Finances pour s’implanter sur le marché bancaire camerounais et le réseau de Société Générale Cameroun constituerait une porte d’entrée idéale, pour elle. Jean Kacou Diagou, s’est rendu mi-juin à Yaoundé en mai 2025, où il a été reçu par Louis-Paul Motaze, pour lui faire de nouveau part de l’intérêt de son groupe pour Société générale Cameroun. L’acquisition des actifs de cette banque, deuxième au niveau national, permettrait à Nsia Banque de profiter de l’infrastructure déjà en place, facilitant ainsi une expansion rapide sur ce marché hautement concurrentiel.

De son côté, Zenith Bank, avec son expérience nigériane, pourrait bien offrir des solutions financières intéressantes aux déposants camerounais. La banque nigériane cotée à la Bourse du Nigéria et à la Bourse de Londres, intéressée par une expansion dans la sous-région, est également en lice pour racheter les parts de l’État dans Société Générale Cameroun.

« Tout est sur la table, et rien n’est exclu »

L’État camerounais, qui détient désormais 83,68% des parts de la banque, envisage de céder une partie du capital à des partenaires stratégiques nationaux ou internationaux. Dans une interview accordée à L’Economie le 16 juillet 2025, le ministre des Finances, Louis Paul Motazé a subtilement indiqué que les actifs acquis seront revendus. « Nous nous réservons le droit au niveau du gouvernement, après les instructions du chef de l’Etat, de dire quelle suite sera donnée aux actions qui ont été achetées par l’Etat. Ça veut dire que tout est sur la table et rien n’est exclu. Les décisions qui seront prises, seront celles du chef de l’Etat, qui d’après lui permettront à cette banque de poursuivre sereinement ses activités », a-t-il fait savoir. La suite de cette opération dépendra des négociations entre l’État camerounais et les prétendants. Les prochains mois seront déterminants pour savoir qui sera le futur propriétaire de Société Générale Cameroun.

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