La République centrafricaine (RCA) amorce une transformation majeure dans sa politique minière avec l’annonce d’un projet industriel structurant. Le groupe émirati SML Gold a décidé d’investir 10 millions de dollars, soit environ 5,6 milliards de FCFA, pour la construction d’une usine de traitement de l’or sur le territoire centrafricain. Cette initiative, bien au-delà de l’enjeu économique, s’inscrit dans une logique de valorisation locale, de transparence des flux aurifères et de développement durable. Ce projet marque un tournant dans la gestion des ressources minières du pays, longtemps dominée par l’exportation de matières premières à l’état brut.  

En implantant une unité de traitement sur place, la RCA vise à conserver une plus grande part de la valeur ajoutée générée par son or, tout en renforçant la traçabilité et la régulation du secteur aurifère, souvent miné par l’informel et les circuits parallèles. Selon Fayçal Lalioui, président directeur général du groupe SML Gold « cette raffinerie n’est pas seulement une infrastructure industrielle, mais le symbole d’une transformation économique, d’une confiance renouvelée et d’un avenir prometteur. Ce projet permettra de créer de la valeur localement, en raffinant l’or sur le territoire national plutôt qu’à l’étranger dans l’objectif de donner plus d’emplois et de compétences locales et une maîtrise de la richesse nationale ».

Au-delà de la RCA, cette usine pourrait devenir un hub régional pour le traitement de l’or extrait dans l’ensemble de la zone Cemac, où plusieurs pays font également face à des défis liés à la transparence des filières aurifères. Pascal Bida Koyagbélé, ministre-conseiller à la Présidence en matière des grands travaux, a souligné que « l’implantation de ce projet va favoriser les prix d’achat acceptables aux producteurs de l’or, mais aussi de pouvoir contrôler la filière en question. Ce qui va attirer la production d’or de la sous-région du continent et offrir aux acteurs, des produits de qualité. Mais cela permet également de contrôler le secteur ».

Cette future raffinerie devrait contribuer à structurer la filière, aujourd’hui largement artisanale et peu encadrée, en mettant en place un système clair de certification, de pesée, d’analyse et de traitement de l’or. Elle permettra ainsi à l’État centrafricain d’améliorer ses recettes fiscales, tout en offrant aux investisseurs et aux acheteurs une plus grande sécurité juridique et commerciale.

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