Le Gabon enregistre une nette amélioration de sa performance industrielle en ce début d’année 2025. D’après la dernière note de conjoncture sectorielle publiée par la Direction générale de l’Économie et de la Politique fiscale (DGEPF), la production nationale a progressé de 20% au cours du premier trimestre 2025, atteignant 2 274 212 tonnes, contre 1 894 428 tonnes au quatrième trimestre 2024. Ce rebond traduit un regain d’activité dans plusieurs secteurs stratégiques de l’économie, en particulier l’industrie extractive.
Cette embellie est notamment portée par la reprise de la demande mondiale en acier au carbone, avec une hausse de la production observée chez les principaux clients du Gabon : la Chine (+1,0%) et l’Inde (+8,0%). Ces deux géants asiatiques, grands consommateurs de minerais, ont contribué à dynamiser les exportations gabonaises, notamment en manganèse, produit phare de l’économie extractive du pays.
La comparaison avec le premier trimestre 2024 révèle une baisse de 6,9% de la production, principalement liée à des perturbations logistiques au port d’Owendo et à un mouvement social ayant affecté la fin de l’année 2024. Ces aléas rappellent la vulnérabilité structurelle de certaines chaînes logistiques internes, en dépit des efforts de modernisation en cours.
Des performances commerciales en hausse
Sur le plan commercial, les ventes ont atteint 2,14 millions de tonnes, en progression de 8,2% sur un an, générant un chiffre d’affaires de 185,3 milliards de FCFA, en hausse de 20,4% comparé à la même période en 2024. Cette performance commerciale traduit une bonne tenue des prix sur les marchés internationaux et une amélioration des capacités logistiques malgré certaines contraintes. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de mutation stratégique, marqué par l’annonce de l’interdiction de l’exportation du manganèse brut à compter de janvier 2029. Le gouvernement gabonais entend ainsi stimuler la transformation locale des ressources, afin de créer davantage de valeur ajoutée sur le territoire national.
Cette orientation attire déjà l’attention de plusieurs investisseurs étrangers. Des entreprises chinoises et japonaises ont exprimé leur intérêt pour participer à l’implantation d’unités de transformation du manganèse, anticipant la nouvelle politique industrielle du pays.