Mokom Ndi Ndzah : « Pour accélérer le développement des marchés financiers, il faut sensibiliser le public sur les avantages de l’investissement » - L'Economie

Quel est l’état actuel de la gestion d’actifs en zone Cemac ?

La gestion d’actifs est en pleine expansion, mais son potentiel reste sous-exploité. En 2024, seulement deux nouveaux fonds ont été approuvés par Cosumaf, une stratégie visant à renforcer les capacités des intermédiaires du marché. Avec plus de 50 millions d’habitants, la région dispose d’un potentiel énorme pour mobiliser des épargnes et financer des secteurs clés comme les infrastructures, l’agriculture et la technologie.

 Quel rôle joue Cosumaf dans l’avenir des marchés financiers ?

 La Cosumaf est le régulateur clé, garantissant la sécurité et la transparence des marchés financiers. En mettant l’accent sur la formation et le renforcement des capacités des intermédiaires, la Cosumaf établit un cadre solide pour une croissance durable et inclusive. Leur approche attire de nouveaux investisseurs, rendant le marché plus dynamique et accessible.

Comment la gestion d’actifs peut-elle contribuer au développement économique dans la zone Cemac ?

 La gestion d’actifs est un pont entre les capitaux et les opportunités. Par exemple, un fonds commun peut regrouper l’épargne de milliers de ménages pour financer des projets essentiels comme des routes ou des hôpitaux. Si seulement 10 % des épargnes des ménages étaient investis localement, cela stimulerait la croissance économique tout en offrant des rendements stables aux investisseurs.

 Quelles stratégies les partenariats public-privé (PPP) peuvent-ils adopter pour réussir ?

 Les PPP doivent s’appuyer sur : Des structures de gouvernance claires pour établir la transparence, la réduction des risques par des garanties ou cofinancements, le renforcement des capacités locales pour gérer efficacement les projets. Un exemple concret est le Port en Eau Profonde de Kribi, qui est devenu un hub commercial régional grâce à une collaboration bien structurée entre les secteurs public et privé.

Quelles sont selon vous les priorités pour développer les marchés financiers dans notre sous-région ?

 Pour accélérer le développement des marchés financiers, il est crucial de : Sensibiliser le public sur les avantages de l’investissement, simplifier les produits financiers pour les rendre accessibles à tous, renforcer l’intégration régionale, permettant plus d’investissements transfrontaliers. Par exemple, des produits simples comme des obligations à revenu fixe pourraient attirer des investisseurs individuels avec des rendements stables.

 Quel rôle joue la dette publique dans le développement économique ?

 La dette publique est essentielle pour financer des infrastructures critiques, comme les routes et les centrales électriques. Par exemple, un investissement public de 1 milliard de FCFA peut générer 2 à 3 milliards de FCFA d’activité économique grâce à son effet multiplicateur. Cependant, elle doit être utilisée pour des projets productifs afin d’éviter qu’elle devienne un frein au secteur privé.

 Quels sont les risques d’une dette publique élevée, et comment les atténuer ?

 Une dette publique excessive peut détourner des ressources des services essentiels et augmenter les coûts pour le secteur privé. Pour éviter cela, il faut : sélectionner des projets productifs, avec des retours mesurables, améliorer la discipline fiscale, en limitant les dépenses inutiles et encourager les PPP, qui partagent les charges avec le secteur privé. Par exemple, un port financé par la dette peut générer des revenus suffisants pour rembourser l’investissement tout en stimulant le commerce privé.

Comment équilibrer la dette publique et une croissance économique durable ?

Pour un équilibre durable, il faut : maintenir la soutenabilité de la dette, en la limitant à un pourcentage gérable du PIB, encourager le financement privé pour réduire la dépendance à l’endettement, renforcer la coordination régionale, permettant des projets collectifs à moindre coût.

Avec une gestion stratégique, la dette publique peut devenir un levier de croissance et non un fardeau pour l’économie régionale.

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