Ndokoti, situé entre le 3ème et le 5ème arrondissement de la capitale économique camerounaise, à accueilli le 11 septembre 2025, la cérémonie de lancement la phase communautaire du Projet de Projet de Mobilité Urbaine de Douala (PMUD).
Contrairement aux annonces antérieures centrées sur les aspects techniques comme les 27 km de voies dédiées au Bus Rapid Transit (BRT), les 48 stations et les 80 km de rabattement urbain, la cérémonie a mis l’accent sur une approche inclusive.
Représentant le directeur des opérations de la banque mondiale, Anne-Cécile, a plaidé pour une « concertation sans faille » pour la libération des emprises foncières et la mise en œuvre du plan d’engagement des parties prenantes. « Nous encourageons tous les acteurs à adopter une perspective collaborative, afin que les procédures de passation des marchés soient accélérées et finalisées dans les délais », a-t-elle déclaré, soulignant les enjeux environnementaux et sociaux au cœur du projet.
La mairie de ville traine un calendrier précis pour concrétiser les ambitions de ce projet. Selon Prisca Olinga Ndimi, coordinatrice du PMUD, les premiers engins devraient fouler le sol dès le premier trimestre 2026 pour la réhabilitation des voies urbaines de rabattement, libres d’occupation. Le corridor principal BRT, reliant boulevard Leclerc à PK14 via Ndokoti, et Deido à Carrefour Nelson Mandela, démarrera au troisième trimestre 2026. La contractualisation de l’opérateur d’exploitation est prévue pour le troisième 2027, avec un objectif de transport de « 600 000 passagers par jour une fois opérationnel », explique Anne Cécile.
« Le PMUD n’est pas seulement une infrastructure ; c’est une transformation radicale de notre ville », a affirmé le maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndine, appelant les médias et les citoyens à relayer la «bonne nouvelle» tout en acceptant les nuisances temporaires qui en découleront. L’injection financière de la Banque mondiale (261 milliards FCFA) dans la mise en œuvre du PMUD représente pour le patron de la capitale économique du Cameroun, « la plus grande des dernières décennies ». Elle permettra aux Camerounais une économie de 90 minutes par passager et par jour pour un trajet, équivalente à 97 millions de dollars annuels en gains de productivité (53,7 milliards de FCFA, selon les explications de la représentante de la banque mondiale.
Intégration des opérateurs informels
Parmi les nouveautés soulignées, la prise en compte des acteurs du transport informel émerge comme un pilier innovant. Les mototaxis, qui représentent une part significative des 3 millions de trajets motorisés quotidiens à Douala (dont 60 % selon la BM), ne seront pas marginalisés. Un plan de professionnalisation, élaboré par la CUD, identifie 33 points de stationnement dédiés aux motos-taxis à l’échelle de la ville. Ces aires, prioritaires le long du corridor pilote, incluront des aménagements sécurisés : éclairage public, gestion des déchets, accès piétons facilités et intégration aux pôles d’échange multimodaux comme Leclerc, Yassa, PK14, Ndokoti et Carrefour Nelson Mandela.
« Ce plan répond à une demande réelle des jeunes opérateurs, tout en évitant les zones insalubres », a expliqué un responsable de la CUD. Les impacts escomptés vont au-delà. Anne Cécile précise à cet effet qu’ « un tiers des emplois deviendra accessible en moins de 60 minutes (contre 13 % aujourd’hui), boostant 200 000 opportunités supplémentaires, tandis que 800 000 personnes gagneront un accès à un transport plus sûr et confortable ».
Avec une population flirtant selon la banque mondiale, les 4 millions et projetée à 5 millions d’ici 2030, le PMUD s’inscrit dans la Vision 2035, pour une capitale économique plus inclusive, verte et compétitive. D’après l’institution de Bretton Woods, Douala se positionne dans les six prochaines années, aux côtés de pionnières africaines comme Dar es Salam, Lagos ou Dakar, entrant ainsi dans une dynamique moderne et durable au service de ses habitants et de son économie.