Un silence assourdissant a enveloppé la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) le 26 août 2025. Selon le Bulletin Officiel de la Côte n°2329, une seule transaction a brisé le silence : 2 actions SCG-Re négociées à 21 500 FCFA, totalisant 43 000 FCFA. Ce volume, dérisoire face aux 742 014 FCFA du 22 août, illustre un marché en quasi-paralysie. Pourtant, les carnets d’ordres laissent entrevoir un espoir : des centaines d’actions demandées et offertes témoignent d’un intérêt latent, mais non concrétisé.  

Le BVMAC All Share Index, stable à 997,31 points (+0,00%), reflète cette stagnation. La capitalisation boursière, inchangée à 443,1 milliards FCFA, reste dominée par SOCAPALM (48,5%), tandis que le flottant global (64,58 milliards FCFA, 14,6%) limite les échanges. Les carnets d’ordres révèlent des tensions : 6 actions SEMC, 329 actions SAFACAM, et 831 actions SOCAPALM sont demandées à l’achat, tandis que 406 actions LA REGIONALE et 503 actions SCG-Re sont offertes à la vente. Cet écart entre offres et demandes, sans transactions significatives, souligne un blocage lié aux prix proposés.  

Le marché des obligations n’échappe pas à cette torpeur. Aucune transaction n’a été enregistrée, malgré des offres massives : 55 obligations EBD01 (BDEAC 5,45% NET 2020-2027), 125 000 EBD02 (5,6% NET 2021-2028), et 286 500 EBD06 (4,7% NET 2024-2027). Une demande isolée pour 100 obligations ECMR 7,25% NET 2023-2031 à 99% reste sans suite. L’encours total des dettes, stable à 1 402,7 milliards FCFA, est dominé par les obligations étatiques (1 072,9 milliards), éclipsant les titres régionaux et privés.  

Cette faible liquidité, déjà observée au premier trimestre 2025 (chute de 98% des échanges, selon Investir au Cameroun), reflète des défis structurels : un flottant restreint, un actionnariat concentré (SOCFINAF pour SOCAPALM), et un manque de sensibilisation. Des réformes, comme la digitalisation des transactions ou l’introduction de nouveaux émetteurs, pourraient débloquer ce marché, comme suggéré lors de la Journée Portes Ouvertes de la BVMAC en 2021.

OPCVM comme alternative dynamique dans un marché atone 

Dans un marché boursier en berne, les OPCVM affichent des performances contrastées le 26 août 2025. Entre hausses modestes et baisses rares, ces fonds séduisent les investisseurs prudents.  

Alors que la BVMAC somnole, avec seulement2 actions échangées le 26 août 2025, les fonds communs de placement (OPCVM) offrent une alternative dynamique. Selon le Bulletin Officiel de la Côte n°2329, les neuf OPCVM cotés affichent des performances variées, oscillant entre hausses timides et une baisse notable, attirant les investisseurs en quête de stabilité dans un marché atone.  

Le FCP ECOBANK MONÉTAIRE CEMAC, géré par EDC Asset Management, progresse légèrement à 1 107,61 FCFA (+0,03% par rapport au 22 août), avec un rendement depuis l’origine (2020) de 10,76%. Ce fonds monétaire, axé sur des placements à faible risque, séduit par sa régularité. En revanche, le FCP AB INVEST, géré par Africa Bright Asset Management, recule à 12 127,37 FCFA (-0,53% par rapport au 15 août), malgré un rendement à long terme de 21,27%. Cette baisse, rare pour un fonds obligataire, pourrait signaler une prudence accrue face à la volatilité des titres sous-jacents.  

Le FCP ASCA PATRIMOINE, géré par ASCA Asset Management, brille avec une valeur liquidative de 15 353,61 FCFA (+0,05% par rapport au 18 août) et un rendement impressionnant de 53,54% depuis 2017. Ce fonds obligataire, axé sur les titres de dette, profite de la stabilité des obligations étatiques, qui dominent l’encours de la BVMAC (1 072,9 milliards FCFA). À l’opposé, le FCP AB CASH (monétaire) et le FCP PERFORMANCE (obligataire) affichent des hausses modestes (+0,05% et +0,16%), avec des rendements respectifs de 21,15% et 14,22% depuis 2021 et 2022.  

Ces performances contrastées reflètent un marché où les OPCVM, grâce à leur diversification, offrent une alternative aux actions et obligations inactives. Les fonds monétaires (ex. : FCP ASCA LIQUIDITÉS, +0,04%) séduisent les investisseurs averses au risque, tandis que les fonds obligataires (ex. : FCP CAP Obligations, +0,22%) attirent ceux pariant sur les dettes régionales.

Dans l’ombre d’un marché boursier endormi, les OPCVM scintillent comme des phares. Espérant que leur éclat suffira à guider les investisseurs vers la rentabilité !  

Share.
Leave A Reply Cancel Reply
Exit mobile version