L’événement s’est ouvert sur des discours inspirants qui ont mis en lumière les défis et les opportunités d’investissement dans la région. Selon Thierry Ekouti, président du comité d’organisation, L’Économie Business Summit tenu à Paris, avait pour objectif de créer un espace de dialogue et d’échange pour aborder les solutions aux problèmes rencontrés dans les domaines de l’investissement en Afrique centrale.

Les intervenants tels que François Brottes, ancien président de l’Assemblée nationale française, ou encore le financier camerounais Mathieu Ebanda Enyegue, donnent quelques perspectives sur la situation économique en Afrique Centrale. De l’avis de François Brottes, il est essentiel pour les Etats de mettre un accent sur l’agro-industrie et l’innovation. Quant à Mathieu Ebanda Enyegue, l’accent devrait être mis sur la nécessité de politiques favorables à l’investissement, pour attirer des capitaux étrangers.

La communication inaugurale de Joël Daniel Monefong a également été un point fort de cette journée, mettant en avant les initiatives innovantes et les partenariats stratégiques pouvant améliorer la compétitivité de Cemac.

Gouvernance, climat des affaires et cadre réglementaire

L’Afrique centrale fait face à des défis variés en matière de gouvernance et de cadre réglementaire, des éléments qui influencent l’attractivité pour les investisseurs et nuisent à la mise en œuvre de politiques publiques efficaces, créant au passage un environnement d’incertitude pour les entreprises locales et internationales.

Dans la foulée de la cérémonie d’ouverture officielle qui a été meublée tour à tour par les discours de Thierry EKOUTI, Président du comité d’organisation, de François Brottes, Conseiller à la Cour des Comptes de France, et de Mathieu Ebanda Enyegue, administrateur-General d’Elite Capital Group S.A, le tout couronné par la communication inaugurale de Joel Daniel Monefong, Chairman de Contacturer Inc., la journée s’est ouverte par un premier workshop axé sur le thème : « Perspectives macroéconomiques d’Afrique Centrale : Gouvernance, climat des affaires et cadre réglementaire ». Modéré par Viviane Bondoma, Économiste du développement, le ton a été donné par Franky Bunang, Directeur Général Adjoint, de Harvest Asset Management.

Pour lui, l’accélération de la croissance et la transformation des économies de la sous-région, passent par la transparence budgétaire. Un critère clé qui, selon lui, permet de « rassurer les investisseurs ». Un autre élément à prendre en compte, c’est la simplification des procédures à la fois administratives et même financières, pour rendre le marché un peu plus attractif.

Par ailleurs, Amélie Cabrera, directrice du réseau Entreprises & Développement IECD estime dans un contexte où les PME sont en manque de culture financière, que ces dernières devraient « être éduquées » dans ce sens, à l’effet de les doper de compétences opérationnelles.  « L’accès à l’information reste la principale difficulté que rencontrent les PME en Afrique centrale. Il faudrait trouver des moyens pour mettre l’information à leur disposition », suggère-t-elle.

Si Hervé Lokakawu, pense que seule « la lisibilité du cadre réglementaire » pourra permettre aux startups de mieux se déployer dans la sous-région, Darina Simen, Juriste en régulation financière et gouvernance des marchés, la création d’une agence de notation financière locale pourrait renforcer la crédibilité du marché de la Cemac.

Les secteurs porteurs et niches d’investissement en Afrique centrale

Dans le cadre de la 3e édition de l’Économie Business Summit, des experts et investisseurs se sont réunis pour explorer les secteurs porteurs et les niches d’investissement en Afrique centrale. Parmi les secteurs examinés, l’agro-industrie apparaît comme un domaine prometteur, qui offre des opportunités de croissance grâce à l’augmentation de la demande alimentaire et aux innovations technologiques.

De plus, le secteur de la santé n’est pas en reste, surtout avec le besoin urgent d’améliorer l’accès aux soins et de renforcer les infrastructures sanitaires dans toute la sous-région. Pour ce dernier aspect, le plaidoyer a été porté par Manon Aminatou, experte en pharmacologie et spécialisée en toxicologie.

Dans l’agro-industrie ou les infrastructures, les experts suggèrent l’intégration du digital dans ces domaines afin de maximiser le potentiel des investissements, pour répondre efficacement aux défis actuels.

Le rôle central de l’éducation financière

C’était le cœur du panel 3, intitulé, « Financer le développement et la croissance : quels leviers pour les investisseurs ? ». Animé par l’ingénieur financier camerounais Luc Olivier Yebga, spécialisé en banque d’investissement, il a été question ici d’explorer les tours et les contours du financement des investissements et la croissance en Afrique centrale. D’après Patrick Fomethe, Directeur général de Kori Asset Management, l’arsenal règlementaire mis en place par le régulateur en zone Cemac, a contribué à apaiser le climat des affaires. Même si des efforts restent à faire au niveau de l’adoption des produits financiers, « investir en Afrique centrale ne représente plus un risque », rassure Patrick Fomethe. Toutefois, Wassilati Mbae, experte en agro-transformation propose que les acteurs du marché collaborent pour lever les obstacles et tirer parti des avantages offerts par cette région dynamique.

Les espoirs et les ambitions qui ont émergé lors de cette rencontre, organisée par le groupe de presse camerounais, L’Economie Media Group, sont palpables. Les intervenants ont unanimement souligné le potentiel inexploité de l’Afrique centrale en matière de ressources naturelles, de richesse humaine et de marché émergent. Pour capitaliser sur cette dynamique, il est urgent d’adopter une approche soutenue et innovante en matière d’investissement, en mettant en place de partenariats public-privé, en promouvant des start-ups et l’intégration des nouvelles technologies, qui s’avèrent essentielles pour propulser l’Afrique centrale vers un avenir prometteur. Rendez-vous a encore été pris en 2026, toujours à Paris, la capitale française. 

François Gaël Mbala, depuis Paris

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