La situation économique de la sous-région vient d’être évaluée. Yvon Sana Bangui, président statutaire du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), a présidé le 30 juin 2025, la deuxième session ordinaire dudit Comité. Au terme des travaux, le gouverneur de la BEAC a présenté les principaux indicateurs aux journalistes, au cours d’une conférence de presse à laquelle ils ont été conviés.
Ainsi, concernant les prévisions, la BEAC table sur une baisse de la croissance de 0,5 point. Dans le détail, elle devrait passer à 2,4%, contre 2,9% en 2024 fait de la chute de la production pétrolière, de la guerre commerciale entre les principales économies et une accentuation des tensions géopolitiques. Au-delà de la croissance, on note « une légère » détérioration du solde budgétaire, base engagements, hors dons ainsi qu’une dégradation du solde du compte courant « dons officiels compris », sous l’effet de la baisse des cours mondiaux du pétrole.
Par ailleurs, il est prévu un repli du niveau de réserves de change à 3,2%, soit 7 063,2 milliards FCFA au 31 décembre 2025. Ce qui correspond à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 72,7%, après 74,9% à fin 2024 et un niveau des réserves en mois d’importations de biens et services à 4,51 contre 4,67 en 2024. Pour justifier cet état des choses, Yvon Sana Bangui a évoqué les emprunts contractés par les Etats de la Communauté à l’international, le faible rapatriement des fonds liés aux exportations et les importations qui ne cessent de progresser.
Compte tenu de toutes ces évolutions, le Comité de politique monétaire a maintenu inchangés, les principaux taux directeurs. Il s’agit du taux d’intérêt des Appels d’offres qui reste à 4,50% ; le taux de facilité de prêt marginal à 6,00% ; le taux de la facilité de dépôt à 0,00% , ainsi que les coefficients des réserves obligatoires à 7,00% sur les exigibilités à vue et 4,50% sur celles à terme.
Point positif tout de même, la poursuite de la baisse de l’inflation qui devrait se situer à 2,8% en moyenne annuelle en 2025, en dessous de la norme communautaire (3%), contre 4,1% en 2024. A l’origine de cet optimisme, le Gouverneur parle d’un secteur non pétrolier plus dynamique, de la baisse des prix des carburants et autres campagnes agricoles initiées dans les Etats.
Autre point évoqué lors de cette conférence de presse à laquelle des journalistes des autres pays de la Cemac ont participé, la timide ventilation des nouvelles pièces de monnaie, mises en circulation au mois d’avril 2025. Au 30 juin dernier, la dissémination dans les Etats était estimée à 35%, selon la BEAC.