Le Cameroun a des jeunes mais pas une jeunesse… - L'Economie - Actualité économique, Cemac, Afrique

Je ne voudrais pas de manière rhétorique m’installer dans l’une des chambres de la critique. Je souhaite apporter une contribution à la compréhension de la situation et de l’état des lieux. Plus loin je pense qu’il est temps que je mette de l’emphase sur quelques solutions. La vie d’une nation n’est pas la durée d’un mandat, fusse-t-il le plus long de l’histoire de l’humanité.

Une nation étant une construction progressive et permanente, il faut placer le curseur au bon endroit pour mieux évaluer la situation. Qui peut avec sagesse et intelligence me dire à quelle phase de l’histoire de notre peuple nous nous retrouvons en 2025. Bien malin, celui qui se livrera à cette masturbation intellectuelle pour nous apporter une réponse, une bonne. 

Sommes-nous en construction ? Sommes-nous en consolidation ? Sommes-nous en préservation des acquis ? Avons-nous des acquis ? Sommes-nous en reconstruction ? Avons-nous préalablement construit ? Sommes-nous en mutation ? Sommes-nous en immersion ? Sommes-nous en perdition ? Sommes-nous un pays réellement libre ou encore sous les verrous des méchants colons ?  Quittons la question, pour nous inscrire dans le questionnement. En français moins facile, abandonnons le problème pour attaquer la problématique. 

Les choses de 1925 ne sont pas les choses de 2025. Les problèmes de 1925 ne peuvent pas être les mêmes que ceux de 2025. Autant les contextes et les environnements ont changé, autant le monde et ses variantes sociales ont largement évolué. Une évolution plus ou moins négative qui s’impose à tous, malgré les cultures et les traditions politiques, sociopolitiques, anthropologiques, culturelles, économiques et geo stratégiques qui diffèrent selon qu’on s’appelle le Cameroun ou l’Allemagne. Il n’y a aucune nation au monde, qui peut oser se permettre de penser à son bien-être, sans placer sa jeunesse au cœur de sa dynamique pensante, active et contributive. C’est tout simplement imaginer un corps humain sans son cerveau, sans coeur et ses poumons. Il ne faut pas rêver.  Le monde ne nous attendra pas. Prenons notre temps comme nous le voulons, mais nous payerons notre retard sur la marche de l’histoire quel que soit notre degré de ruse et d’insouciance. 

Tout en avouant la complexité galopante de la marche du monde, on ne peut pas s’empêcher de trouver de façon permanente et à chacune des étapes, des solutions locales, originales, relativement durables et innovantes, qui nous permettront d’exister, de nous développer par rapport à nous-mêmes, mais aussi et surtout de conduire notre si belle nation à un bien-être qu’il mérite, au regard de son potentiel divers et intensément riche. 

Sinon comment comprendre…? 

Les paradoxes, les merveilles, les contrastes et les incompréhensions sont si nombreux. Tenez par exemple. Comment pouvons-nous expliquer qu’un pays qui a besoin de boulangers s’investisse à former des maçons ?  Comment comprendre, qu’un pays qui a besoin de d’ingénieurs en génie civile, s’investisse à produire autant d’administrateurs civils au m².  Comment comprendre qu’un pays qui souhaite se développer, admette la circulation du kitoko et du tombeau, pour interdire la culture de l’artemesia et la vente du Baume François ? 

C’est peut-être pour cela qu’une Maxime populaire dit avec beaucoup de justesse, que si l’on vous explique le Cameroun et vous comprenez, c’est que vous avez mal compris. Ce pays m’étonne vraiment.  Un jeune c’est un être, mais une jeunesse est une composante. La jeunesse est une dynamique pensante collective, telle une masse critique agissante. Elle a le devoir de toujours bien positionner le curseur, de prendre le temps d’analyser la situation, de bien identifier les  » lieux « , de trouver la bonne démarche, de travailler dur pour avoir les moyens de changer la donne. Il faut être responsable et surtout savoir prendre ses responsabilités. 

La composante 65% de mon pays doit se former de façon adéquate en proportion et en besoin, pour se verser massivement non pas dans les concours mais se diriger vers la production, puisque c’est elle seule qui est créatrice de richesses. Ne lui donnons pas les raccourcis. Ne lui offrons pas les passe-droits. Disons-lui avec justesse et en toute vérité que ce sont les parapluies et les godasses qui ont pourri ce pays. Il faut accepter de se mouiller et de se laisser piquer par les épines pour en sortir glorieusement vainqueur. 

L’avenir du Cameroun n’est ni dans whatsapp, ni sur Facebook, ni sur Tiktok et encore moins sur snapchat et Instagram. Ce sont des choses réservées aux gens qui ont bossé dur pour amasser des richesses et qui peuvent enfin aller s’y divertir. Que ceux qui ont les responsabilités prennent le courage de fermer certains de ces supports de réseaux sociaux qui sont nocifs, destructeurs, nauséabonds et toxiques pour notre jeunesse. 

C’est vrai que les responsabilités sont partagées. Que chacun joue son rôle dans l’orchestre et la musique sera agréable dans nos oreilles à écouter. Arrêtons d’aller nous réfugier derrière les matricules. Nous avons condamné la colonisation maintenant nous nous livrons en esclavage au Canada. Et si on fuyait tous le pays, qui allait sauvegarder les milliers de milliards que cachent les berges de Yooyo ? Quelle passivité de conscience et quelle déliquescence morale… ! 

CELUI QUI PREND LE CHEMIN DE JE M’EN FOUS, SE RETROUVERA AVEC CERTITUDE AU VILLAGE DE SI JE SAVAIS.  LE CAMEROUN N’A PAS BESOIN DE JEUNES MAIS D’UNE JEUNESSE…

MAN MBAÏ

MBOGLEN NGOCK 

OBSERVATEUR AVERTI DE LA SCÈNE

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