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Industrie du transport maritime : Les navires camerounais interdits d’entrer dans les eaux des Émirats Arabes Unis

(Leconomie.info) - La décision a été prise le 2 janvier 2024, dans une circulaire officielle publiée par le ministère de l’Énergie et des Infrastructures des Émirats Arabes Unis, citée par nos confrères de Gulf Business.

Par circulaire du 2 janvier 2024, adressée aux autorités portuaires, capitaines de port, armateurs, gestionnaires, opérateurs, agents maritimes et sociétés de classification de l’interdiction, le ministère de l’Énergie et des Infrastructures des Émirats Arabes Unis, a informé ces derniers de ce que les navires battant pavillon camerounais sont désormais interdits de naviguer sur les eaux émiraties.

« Dans le cadre de l’Administration maritime fédérale des Émirats arabes unis (FMA) représentée par le ministère de l’Énergie et des Infrastructures, chargée de réglementer les opérations des navires étrangers dans les eaux et les ports des Émirats arabes unis, cette administration a décidé d’inclure les navires enregistrés sous l’État du pavillon de « République du Cameroun » à la liste existante des navires de l’État du pavillon restreint faisant escale dans les eaux et les ports des Émirats arabes unis, à moins qu’ils ne soient classés par un membre de la classe IACS (Association internationale des sociétés de classification) ou par la Société de classification des Émirats – Tasneef », a déclaré le ministère, dans sa circulaire citée par nos confrères Gulf Busines.

« En conséquence, toutes les compagnies maritimes et agents maritimes des Émirats arabes unis sont priés de ne pas fournir de services aux navires qui ne se conforment pas à cette circulaire afin d’éviter toute responsabilité juridique », précise le ministère.

Par cette décision, le Cameroun rejoint d’autres pays africains déjà sous coup de cette restriction comme, la République du Congo, la Guinée équatoriale, la Tanzanie et Sao Tomé-et-Principe.

Le Cameroun accusé de posséder une flotte fantôme

Bien qu’aucune explication complète n’ait été fournie par les Émirats arabes unis, la répression mondiale s’intensifie contre les pétroliers fantômes opérant en dehors du cadre réglementaire des industries maritimes à travers le monde.

D’après le magazine The Maritime Executive, le Cameroun en particulier, a développé ces dernières années la réputation de posséder une flotte fantôme. « Le Cameroun a retenu l’attention en tant que refuge pour la flotte fantôme, car les opérations de ces navires se sont développées en réponse aux interdictions imposées par l’Occident sur les exportations de pétrole russe. Historiquement, les navires immatriculés au Cameroun ont été liés à d’autres opérations de contrebande de pétrole, notamment en Iran et au Venezuela », a rapporté The Maritime Executive.

Le même média renseigne qu’en juillet 2023, l’Indonésie a par exemple signalé que ses forces étaient tombées sur deux pétroliers illégalement ancrés lors d’un transfert de pétrole de navire à navire. L’un des navires était un pétrolier iranien qui opérait dans l’obscurité, c’est-à-dire avec son signal AIS éteint, tandis que l’autre navire du transfert s’identifiait comme étant immatriculé au Cameroun. Il utilisait cependant l’identité d’un navire démoli cinq ans plus tôt.

Un pétrolier Suezmax nommé Liberty battant pavillon camerounais s’est échoué en décembre 2023 près de Singapour dans le détroit de Malacca. Le navire, âgé de 23 ans, illustrait les propriétés de la flotte fantôme et un examen des dossiers a montré qu’il provenait d’un port pétrolier russe. Les données recueillies par Bloomberg ont révélé que sur 14 pétroliers battant pavillon camerounais, 11 d’entre eux pouvaient être retracés vers des ports pétroliers russes au cours de l’année écoulée.

Le MoU de Paris, l’une des agences administratives des États du pavillon, reflète actuellement six navires enregistrés au Cameroun comme ayant reçu des avis de détention et sont actuellement interdits de la région du MoU de Paris, avec deux des avis émis en septembre 2023. Le MoU de Paris répertorie le Cameroun comme l’un des neuf pays de sa « liste noire » présentant le facteur d’excès le plus élevé et le seul pays actuellement classé comme « à très haut risque ».

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