Au premier trimestre 2025, la production pétrolière a chuté de 4,1 %, passant de 21,86 millions de barils en 2024 à 20,97 millions, selon la Direction générale de l’Économie et de la politique fiscale (DGEPF). Les pannes à répétition et un marché mondial défavorable plombent ce secteur clé, au moment où le pays mise sur des réformes pour inverser la tendance.
Les ennuis techniques sont le principal frein à la performance de l’industrie pétrolière du Gabon. Compresseurs défaillants, générateurs à l’arrêt, pipelines hors service : ces dysfonctionnements ont amputé la production de 891 000 barils par rapport à l’an dernier. Résultat, les exportations pétrolières plongent de 9,9 %, passant de 2,838 millions de tonnes à 2,557 millions de tonnes, privant le Gabon de précieuses devises.
Cette contre-performance fragilise la balance commerciale, déjà sous pression. Le contexte international n’arrange rien. Le prix du Brent a dégringolé de 9,1 % sur un an, tombant à 75,66 dollars le baril, tandis que le brut gabonais s’échange à 74,16 dollars, en baisse de 8,6 %. Cette érosion des cours limite les marges financières du pays, rendant encore plus criante la nécessité de relancer l’industrie. Pour redonner du souffle au secteur, le Gabon mise sur une stratégie ambitieuse.
Depuis le Code des hydrocarbures de 2019, le gouvernement peaufine son cadre réglementaire et fiscal pour séduire les investisseurs. Les blocs en eaux profondes, encore inexploités, sont au cœur de cette offensive, avec l’espoir d’attirer majors et indépendants. Mais ces réformes, bien que prometteuses, se heurtent à l’urgence de moderniser des infrastructures vieillissantes, un défi majeur pour restaurer la compétitivité.
Le Gabon se trouve à la croisée des chemins. Sans une résolution rapide des problèmes techniques et un regain d’attractivité pour les investisseurs, la baisse de production risque de freiner durablement ses ambitions économiques. La relance pétrolière, essentielle pour la stabilité financière du pays, exige des actions concrètes et rapides.