Le Fonds monétaire international (FMI) a considérablement revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le Gabon en 2025. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, l’institution table désormais sur une progression du Produit intérieur brut (PIB) de seulement 1,9 %, contre 2,8 % estimés en avril dernier. Cette projection est également inférieure aux 3,2 % espérés par le gouvernement gabonais, ce qui souligne un ralentissement plus marqué de l’activité économique.
Cette révision à la baisse s’explique par un contexte de ralentissement des investissements, des perturbations dans les secteurs extractifs et des difficultés persistantes liées à la gestion des finances publiques.
Le rapport du FMI souligne également une détérioration des indicateurs budgétaires. Le déficit budgétaire devrait se creuser davantage, passant de -6,2 % à -7,2 % du PIB entre avril et octobre 2025, témoignant d’un écart croissant entre les recettes publiques et les dépenses de l’État.
Autre point d’alerte : le taux d’endettement, désormais estimé à 82 % du PIB, soit 2,8 points de plus que les projections d’avril. Ce niveau place le Gabon bien au-dessus de la norme communautaire CEMAC fixée à 70 %. Il contraste fortement avec les objectifs affichés par le gouvernement, qui espérait ramener la dette publique à 55 % du PIB.
En revanche, l’inflation reste maîtrisée. Elle est projetée à 2,5% pour l’année 2025, légèrement inférieure aux 2,6 % anticipés par Libreville, et conforme aux critères de convergence de la CEMAC.
Ces nouvelles perspectives mettent en lumière les défis économiques majeurs auxquels le Gabon devra faire face en 2025 : la maîtrise de la dette, efficacité budgétaire, relance de l’investissement et diversification de l’économie, notamment hors secteur pétrolier.