La filière des oléagineux fait face à un déficit structurel de matières premières essentielles qu’est l’huile de palme brute de plus de 160 000 tonnes. Ce qui justifie des importations annuelles de cette denrée de l’ordre de 100 000 tonnes qui sont passées de 96 000 tonnes en 2017 à 225 000 tonnes en 2024, soit une augmentation de 29 000 tonnes en 7 ans.
Ces chiffres ont été rappelés hier mardi 26 novembre 2024, lors d’une conférence de presse qui a réuni les journalistes au siège de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc) à Yaoundé. Le déficit de 160 000 tonnes va continuer à s’accroitre si rien n’est fait en urgence, au regard de la demande et du relèvement de la capacité de transformation des unités existantes (SCR, Azur SA, HACC, CGM, Pafic et Maya entre autres) à en croire Jacquis Kemleu Tchabgou, secrétaire général de l’Asroc.
Ce dernier explique que la filière des oléagineux est actuellement victime non seulement des contrecoups des importations d’huiles végétales raffinées non conformes et la violation de la réglementation en vigueur par certains acteurs en activités dans cette filière. Outre une concurrence déloyale entre les acteurs économiques, du fait de la mise dans les espaces marchands, des huiles sont localement produites et commercialises en violation de l’écosystème juridique en place.
A ces difficultés s’ajoutent des importations toujours pas maîtrisées malgré les instructions gouvernementale malgré la correspondance du ministre en charge du Commerce (Mincommerce du 19 septembre 2023 interdisant la commercialisation des huiles en vrac, ainsi que le communiqué du directeur général de l’Agence des normes e qualités (Anor) du 26 septembre 2023 portant à l’attention des promoteurs des industries de transformation de l’huile de palme d’être soumis au strict respect des normes homologuées dans ce secteur d’activités.
Le SG de l’Asroc a rappelé que la production nationale mensuelle projetée et à redistribuer pour le compte du mois de novembre 2024 est de 6 466 tonnes à répartir à 17 transformateurs, pour une demande mensuelle de l’ordre de 200 000 tonnes et annuelle de 2 400 000 tonnes. Le secrétaire général de l’Asroc a indiqué que malgré les difficultés sécuritaires que connait le Cameroun, la filière des oléagineux a déjà investi plus de 1 000 milliards FCFA et généré plus de 60 000 emplois.
En 2024 courant, les industries de la 2ème transformation notamment ceux de l’Asroc de l’Athv et e l’Atpo ont sollicité auprès du comité de régulation des filières des oléagineux, l’autorisation d’importer 225 000 tonnes d’huile de palme. Une demande agréée l 04 juillet 2024 par le ministère en charge des Finances (Minfi). L’objectif était d’éviter le relèvement du prix de cession de l’huile végétale raffinée.