À une semaine de l’élection du nouveau président de la BAD, prévue pour le 29 mai 2025 en Côte d’Ivoire, les opinions divergent parmi les grands électeurs. Pour cause, l’introduction du digital dans le déroulement des opérations de vote.

En effet, le corps électoral restreint à 81 votants constitués des représentants des pays membres régionaux et non régionaux, sera invité à s’exprimer via une plateforme numérique affrétée pour la circonstance, le 29 mai prochain. Chaque bulletin virtuel devra refléter un subtil équilibre. De manière pratique, 60 % du poids du vote revient aux pays africains, et 40 % restants aux bailleurs non africains. Cette pondération vise à maintenir un équilibre dans la gouvernance de la BAD.

Rendus à une semaine de cette opération, les grands électeurs expriment des craintes quant à l’intégrité des résultats. La transparence, qui devrait être le phare dans une élection, se heurte à la méfiance liée aux technologies numériques. Pour eux, la plateforme dédiée doit garantir la sécurisation des votes et assurer une systématique de contrôle pour apaiser les doutes des votants.

Des voix discrètes mais nombreuses s’élèvent au sein même du Conseil d’administration pour pointer l’absence d’un double dispositif. « Pour une grande première, il aurait été plus sage de coupler le vote électronique avec un dispositif classique. Cela aurait renforcé la confiance et limité les zones d’ombre », estime un fin analyste, familier de l’écosystème panafricain. D’autres s’inquiètent du risque de défaillances techniques, dans une institution où les enjeux de pouvoir ne laissent pas de place à l’improvisation.

Le 26 mai, ultime réunion préparatoire : le collège des gouverneurs devra trancher sur le maintient ou non de cette réforme, ou opter pour une hybridation du scrutin.  Cette dernière option permettrait de renforcer la confiance et de limiter les zones d’ombre.

Cinq candidats en lice

Cinq personnalités rivalisent d’arguments et de réseaux pour remporter l’élection : Abbas Mahamat Tolli du Tchad, Bajabulile Swazi Tshabalala d’Afrique du Sud, Amadou Hott du Sénégal, Sidi Ould Tah de Mauritanie et Samuel Munzele Maimbo de la Zambie.

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