L’élection à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) aura lieu en mai 2025. Les candidats à la succession d’Akinwumi Adesina, le Mauritanien, Sidi ould Tah, la Sud-africaine, Swazi Tshabalala, le Sénégalais Amadou Hott, le Zambien Samuel Munzele Maimbo et du Tchadien Mahamat Abaas Tolli sont déjà en campagne.
C’est dans ce sens que le Président de Transition, Président de la République du Gabon, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema s’est entretenu le 17 février 2025 avec Yassine Fall, ministre sénégalais de l’Intégration Africaine et des Affaires étrangères qui était porteuse d’un message de Bassirou Diomaye Faye, président de la République du Sénégal.
« En effet, à travers ce message, le Président de la République du Sénégal a tenu à adresser ses remerciements aux plus hautes autorités gabonaises pour leur soutien à la candidature de Monsieur Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’économie, à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) », peut-on lire dans une note d’audience publiée par le site de la présidence de la République Gabonaise. Ce soutien du Gabon au candidat sénégalais est déjà perçu par plusieurs analystes comme une « désolidarisation » du pays à la candidature d’Abbas Mahamat Tolli, seul candidat de l’Afrique Centrale.
Lors de la session extraordinaire de la conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), tenue le 9 février 2024 par visioconférence, les leaders de cet espace communautaire avaient pourtant à l’unanimité validé la candidature de l’ex gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale.
Au mois de mars de l’année dernière, il avait également reçu le soutien de Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC). Ce soutien du Gabon nuance un autre analyste, ne garantit pas que le Gabon accordera son vote au Sénégalais. Le Gabon n’est pas le seul pays à faire « volte-face ». La République démocratique du Congo (RDC) a dans un premier temps, manifesté son soutien pour Abbas Mahamat Tolli avant d’adouber la candidature du Zambien Samuel Munzele.
Il faut souligner qu’Amadou Hott que soutient le Gabon a l’avantage de connaître le groupe BAD pour y avoir exercé les fonctions de vice-président, de chargé de l’électricité, de l’énergie, de la croissance verte et du changement climatique et plus récemment en tant qu’envoyé spécial du président de la BAD, chargé de l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique. L’Economie a appris qu’il a le soutien du président sortant Akinwumi Adesinamais aussi le soutien d’Aliko Dangote et Tony Elumelu.
Les soutiens à la candidature de Sidi Ould Tah se multiplient
Sidi Ould Tah, économiste mauritanien est l’un des candidats favoris pour la présidence de la Banque Africaine de développement. Après Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire, l’Economie a appris de source médiatique que la Tanzanienne Frannie Leautier, directrice générale de SouthBridge Investments et ancienne vice-présidente de la BAD a décidé de soutenir la candidature de Sidi Ould Tah.
L’appui du président Ivoirien « peut lui ouvrir d’autres portes au-delà du continent, notamment en Europe où il peut bénéficier des votes de la France et de l’Espagne qui ont des relations privilégiées avec la Mauritanie ». Né le 31 décembre 1964, Sidi Ould Tah estPrésident de la Banque Arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) depuis 10 ans. Il possède une connaissance approfondie des problématiques économiques et sociales de l’Afrique. Le candidat mauritanien bénéficie s’autres soutiens. Notamment de l’Arabie saoudite et des pays du Golfe, membres de la BAD (Émirats arabes unis et Koweït).
Il jouit également des soutiens en Afrique de l’Ouest, notamment du Bénin et certainement d’autres pays de la région. En tant que directeur général de la Badea, Sidi ould Tah est un habitué des palais présidentiels du continent où il a su tisser des liens privilégiés avec de nombreux chefs d’État africains. Ce qui est un atout pour lui.
Afin d’augmenter les chances de son candidat, « la Mauritanie mène une diplomatie active en s’appuyant sur ses relations avec les pays africains et les membres non africains de la BAD ». L’une des volontés du candidat mauritanien est d’attirer les actionnaires du Golfe dans le capital de la BAD. L’autre atout, c’est que Sidi ould Tah, polyglotte. Il parle arabe français et anglais.
Âgé de 61 ans, est titulaire d’un doctorat en économie de l’université de Nice Sophia Antipolis (France). Il a été ministre de l’Économie et des Finances de la Mauritanie. Il a aussi occupé les postes de chargé du marketing des investissements puis d’assistant technique du président du groupe de la banque islamique pour le développement (BID).
Dans la course à la présidence de la BAD, de nombreux éléments sont à prendre en considération. Il faut faire campagne pour avoir les voix des 54 pays africains et celles des 27 non africains actionnaires de la BAD. Il faudra surtout convaincre les 11 grands porteurs de voix que sont : le Nigeria, les États-Unis, l’Égypte, le Japon, l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Allemagne, le Canada, la France et la Côte d’Ivoire. Jusqu’à présent, « aucun candidat n’a été élu sans le soutien de ces pays » apprend-on.