Après une série de chocs sans précédent ces dernières années en l’occurrence la crise sanitaire de 2020 et la guerre en Ukraine qui a directement suivie, la croissance mondiale a traversé un moment d’incertitude pour se stabilisée seulement à fin 2024. Du moins, provisoirement. Selon les projections de l’édition de janvier 2025 de la Mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale (PEM) du Fonds monétaire international (FMI) « cela ne devrait pas évoluer ». Pour cause, le contexte a changé, avec, partout dans le monde, des gouvernements qui redéfinissent leurs priorités en matière d’action publique.  

En effet, depuis le 2 avril 2025, les États-Unis, à l’initiative de son président Donald Trump, appliquent les droits de douane à presque tous les pays. Et d’après les spécialistes du FMI, « cela constitue en soi un choc négatif majeur sur la croissance », dans la mesure où l’imprévisibilité avec laquelle ces mesures sont mises en œuvre a également des effets négatifs sur l’activité économique et les perspectives. Parallèlement, « cela complique davantage encore la formulation d’hypothèses nécessaires à l’élaboration d’un ensemble de projections cohérentes et opportunes sur le plan intérieur », indique l’institution multilatérale.

 Le rapport présente des « prévisions de référence » fondées sur les informations disponibles au 4 avril 2025 (dont les droits de douane annoncés le 2 avril et les premières mesures adoptées en réponse), plutôt que le scénario de référence habituel. Ces données sont accompagnées d’un ensemble de prévisions relatives à la croissance mondiale, reposant principalement sur différentes hypothèses en matière de politique commerciale.

« L’accentuation rapide des tensions commerciales et le degré d’incertitude exceptionnellement élevé qui entoure les politiques publiques devraient avoir des répercussions significatives sur l’activité économique mondiale », alerte le FMI.

Dans ses prévisions de référence, l’institution chargée de veiller à la stabilité du système monétaire international, indique que la croissance mondiale devrait chuter à 2,8 % en 2025 et à 3 % en 2026, contre 3,3 % pour ces deux mêmes années, ce qui correspond à une dégradation cumulée de 0,8 point de pourcentage. « Ces chiffres sont très inférieurs à la moyenne historique de 3,7 % observée entre 2000 et 2019 », précise le FMI.

De manière fragmentée, la croissance dans les pays avancés devrait s’établir à 1,4 % en 2025. Aux États-Unis, la croissance devrait ralentir à 1,8 %, soit 0,9 point de pourcentage de moins que ce que prévoyait la Mise à jour des PEM parue en janvier 2025, une tendance qui s’explique par l’incertitude accrue entourant l’action des pouvoirs publics, la montée des tensions commerciales et le fléchissement de la demande.

Dans la zone euro, la croissance devrait s’établir à 0,8 %, ce qui correspond à un ralentissement de 0,2 point de pourcentage. Dans les pays émergents et les pays en développement, la croissance devrait ralentir pour atteindre 3,7 % en 2025 et 3,9 % en 2026, avec des révisions à la baisse significatives pour les pays les plus affectés par les récentes mesures commerciales, notamment la Chine.

« L’inflation globale au niveau mondial devrait reculer à un rythme légèrement plus lent que ce qui était prévu en janvier, pour s’établir à 4,3 % en 2025 et à 3,6 % en 2026. Ces prévisions s’accompagnent de révisions à la hausse significatives pour les pays avancés et de légères révisions à la baisse pour les pays émergents et les pays en développement en 2025 », peut-on lire.

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