Le Cameroun s’apprête à contracter de nouvelles dettes. Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire vient d’être habilité à signer avec Standard Chartered Bank Londres, un crédit commercial et un accord de prêt sous forme de crédit-acheteur, pour le financement du projet de fourniture et d’installation d’usines d’huile de palmes, de margarine et d’hévéa à la Cameroon Development Corporation (CDC).

Dans le détail, il s’agit d’un crédit commercial d’une valeur de 7,1 millions d’euros (4,6 milliards FCFA) et d’un accord de prêt sous forme de crédit-acheteur, d’un montant de 71,7 millions d’euros, soit 47,06 milliards FCFA, avec la garantie de la BPI France AE. Une mesure qui tombe quelques jours seulement après l’annonce de l’apurement de la dette salariale de la CDC. Les financements devraient permettre à l’entreprise de moderniser ses installations et renforcer ses activités. Par ces opérations, Le gouvernement voudrait la production de l’entreprise publique, deuxième plus gros pourvoyeur d’emplois après l’Etat, de même que sa compétitivité.

 Rendements agricoles toujours en baisse

Géant agro-industriel exploitant les plantations de bananes, d’hévéa, de palmiers à huile dans le Littoral et le Sud-Ouest, la Cameroon developement corporation transporte jusqu’à date, des séquellesde la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Depuis ce temps, ses activités de l’entreprise tournent au ralenti.

Selon la Commission technique de réhabilitation des entreprises (CTR), la CDC a perdu sur la période 2016-2018, 60,9% de son chiffre d’affaires, du fait de la crise. Les pertes cumulées entre 2019 et 2021 quant à elles, représentent 38,7 milliards de FCFA.

En 2024, l’examen des rendements agricoles des plantations en activité, basé sur les capacités de production attendues, révèle des rendements estimés à 66 % pour l’hévéa, 42% pour le palmier à huile et 84 % pour la banane, selon le rapport du commissaire aux comptes, Forvis Mazars.

Le document révèle des pertes de rendement de 34 % (3 370,4 tonnes de caoutchouc brut), 58% (65 797,87 tonnes de régimes de fruits frais) et 16 % (bananes destinées à l’exportation). Des contreperformances consécutives à « une application insuffisante d’engrais, des manifestations des travailleurs et des rémunérations irrégulières des travailleurs en raison d’une trésorerie instable ».

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