Malgré un potentiel réel, le commerce électronique peine à se positionner comme un levier de développement économique dans l’espace Ceeac. Faiblesse des infrastructures numériques, accès inégal à Internet, disparités réglementaires… autant de facteurs qui freinent son expansion au sein des pays membres.

Alors que le e-commerce explose dans plusieurs régions du monde, l’Afrique centrale reste en retrait. Selon les experts, le déficit d’infrastructures numériques constitue l’un des principaux obstacles. L’accès à la fibre optique demeure limité, surtout en zones rurales, et la connectivité reste instable avec des coupures fréquentes et une qualité de service souvent médiocre. Résultat : il devient difficile de bâtir des plateformes fiables et compétitives dans ces conditions.
Autre frein majeur : la faible pénétration d’Internet. Les coûts élevés de la data et la couverture mobile inégale limitent l’accès des populations, en particulier les jeunes, les femmes et les ruraux, aux services numériques. Ce déficit d’inclusion numérique pèse lourdement sur la démocratisation du e-commerce.

À cela s’ajoute un cadre juridique éclaté. Chaque pays de la Ceeac applique ses propres règles en matière de fiscalité, de protection du consommateur ou de régulation du commerce électronique. Cette hétérogénéité réglementaire complique les échanges transfrontaliers et freine l’investissement des acteurs régionaux. Enfin, les capacités institutionnelles limitées, tant au niveau des États que du secteur privé, entravent la mise en œuvre de politiques numériques cohérentes. Manque de compétences, de formation et de coordination rendent difficile l’émergence d’un écosystème digital dynamique.

Consciente de ces défis, la Ceeac entend poser les bases d’une politique régionale cohérente et inclusive. Elle s’appuie pour cela sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine et le Protocole sur le commerce numérique de la Zlecaf mais aussi sur la Stratégie de transformation numérique de l’UA (2020-2030). Un atelier sous-régional s’est tenu dans la ville de Douala les 23 et 24 septembre 2025 pour renforcer les synergies.

L’objectif est clair : harmoniser les cadres juridiques, améliorer la connectivité, intégrer les PME, les femmes et les jeunes dans l’économie digitale, et dynamiser les échanges transfrontaliers. Le développement du e-commerce en Afrique centrale passe par une vision commune, soutenue par des actions concrètes et inclusives.

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