Active sur la plateforme camerounaise depuis plus de quinze ans, Ceiba avait cessé ses activités pour procéder à une remise à niveau complète de sa flotte. « Il fallait envoyer tous les aéronefs pour les refaire entièrement. Les avions reviennent aujourd’hui pratiquement neufs, c’est une nouvelle génération d’appareils », explique Jacob Matamba, Ceiba Intercontinental au Cameroun. La compagnie redémarre ses opérations le 21 novembre 2025, avec notamment des Boeing 737-800, l’un des monocouloirs les plus utilisés au monde dans le transport régional.

Pour ce retour sur la piste, la direction revendique une approche singulière : faire de la mobilité aérienne en Afrique un objectif social, plus qu’une source de profit. « Le propriétaire de Ceiba Intercontinental n’a pas pour priorité de gagner de l’argent. Son souci est d’aider les Africains qui peinent à se déplacer », insiste Jacob Matamba, représentant de Ciba International au Cameroun.

Dans une région ou les tarifs restent parmi les plus élevés du monde au kilomètre parcouru, Ceiba annonce une politique de prix « préférentiels », destinée à se différencier de ses concurrents. Une stratégie à double tranchant, dans un secteur ou la volatilité des coûts et la faiblesse des infrastructures imposent une discipline financière stricte.

Pour Malabo, la compagnie nationale constitue un outil de souveraineté autant qu’un vecteur d’intégration régionale. Cette implication intervient dans un contexte ou plusieurs Etats africains cherchent à reconstruire ou renforcer leur pavillon national, alors que le projet de ciel unique africain peine toujours à se concrétiser.

Un marché régional en recomposition

Ceiba revient sur un marché marqué par la recomposition du transport aérien en Afrique centrale : difficultés financières d’Air Congo, ambitions régionales d’Air Côte d’Ivoire, montée en puissance de transporteurs privés nigérians. Dans ce paysage instable, la compagnie équato-guinéenne mise sur son ancrage historique et sur une clientèle nostalgique, parfois laissée sans alternatives.

La relance n’efface pas les défis auxquels la compagnie devra faire face. La dépendance au soutien étatique, nécessite de maintenir un niveau de sécurité irréprochable, manque de connectivité régionale et environnement concurrentiel encore fragile. 

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