Lancée le 21 septembre 2021 à Kambélé, dans le département de la Kadey, la phase pilote de l’initiative « Zéro enfant dans la mine » visait à enrayer la déperdition scolaire massive dans les zones minières. Cependant, le défi reste de taille face au poids des réalités locales. Comme l’explique Eric Voundi, président exécutif du Bureau technique d’appui à la résilience socio-environnementale, dans les colonnes de Cameroon Business Today, la scolarisation est souvent perçue par les adultes comme un investissement non rentable par rapport au travail minier, qui génère des revenus immédiats pour les familles.

Une nouvelle approche de proximité pédagogique

Quatre ans plus tard, le constat dressé par Serge Hervé Boyogueno, Directeur général de la Sonamines, impose un changement de cap : la stratégie initiale ne produit pas encore les effets escomptés. Pour inverser la tendance, l’entreprise déploie désormais une campagne de proximité au cœur des établissements. L’objectif est de discuter directement avec les élèves afin qu’ils deviennent eux-mêmes des vecteurs de sensibilisation au sein de leurs foyers.

Ce déploiement sur le terrain s’accompagne d’une collaboration renforcée avec le corps enseignant pour assurer le suivi des dons et recueillir des propositions d’amélioration. Parallèlement, la Sonamines prévoit de maximiser son appui aux cycles maternel et préscolaire, ainsi qu’aux écoles de maîtres des parents. Pour lutter contre l’abandon définitif, des cours de soutien seront organisés afin de maintenir les candidats aux examens concentrés sur leurs objectifs scolaires.

Le nouveau plan d’action intègre également un volet social crucial dans les localités de Bétaré Oya et Garoua Boulaï. La Sonamines y amorce un travail avec les femmes pour le développement d’activités génératrices de revenus, tout en proposant des formations spécifiques aux travailleuses de l’artisanat minier. Ce programme est complété par des campagnes de santé dédiées, visant à couvrir tous les axes stratégiques du projet. Selon la direction générale, ces mesures commencent déjà à stabiliser le taux de déperdition scolaire et à améliorer la qualité des enseignements.

Un fléau aux chiffres alarmants

L’urgence de cette mobilisation est rappelée par les statistiques de l’Organisation internationale du travail (OIT). Environ 100 000 enfants, dont une moitié de filles, travaillent actuellement dans les mines au Cameroun. Ces jeunes sont exposés quotidiennement à des risques d’accidents, de maladies, de violences et d’exploitation sexuelle, rendant l’aboutissement de l’opération « Zéro enfant dans la mine » plus que jamais nécessaire.

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