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Mairies de ville :L’application d’un décret de Paul Biya bloquée

(Leconomie.info) Il s’agit de celui signé le 19 septembre 2023 et qui fixe le régime de la rémunération et les avantages affectés aux Secrétaires généraux et aux responsables des CTD. Au lieu d’une revalorisation, le texte du Président de la République a plutôt une incidence négative sur la grille salariale pratiquée depuis plusieurs années.  Le personnel, notamment à Douala et Bafoussam multiplie des stratégies pour empêcher la mise en œuvre de cette décision.

Tout part d’un Décret du Président de la République. En date du 19 septembre 2023, Paul Biya a signé le texte fixant le régime de la rémunération et les avantages affectés aux Secrétaires généraux et autres cadres des Collectivités territoriales décentralisées. Seulement, les dispositions y afférentes ne sont pas bien accueillies par tous. Au sein des Mairies de ville, il y a des remous. A Douala par exemple, alors que le Conseil tente de délibérer, le personnel conteste la décision. Le document signé comporte des désavantages pour les employés.

La nouvelle grille salariale n’a pas en effet tenu compte de celle appliquée depuis environ 40 ans, fait-on savoir. Le texte du Président de la République arrive avec une réduction considérable des salaires et autres avantages.

Le décret du président de la République intervient dans un contexte où la Mairie de la ville de Douala a par exemple adopté depuis quelques années une grille salariale et avantages des responsables par catégories et par classes. Ainsi, par types d’avantages, le montant varie selon qu’on est de la première à la 6ème classe. A titre d’illustration en matière de logement, un cadre de la Mairie de ville de Douala de première classe bénéficie de 250 000 FCFA. 60 000 FCFA pour l’eau et l’électricité, 200 000 FCFA pour le téléphone. Pourtant, avec cette nouvelle disposition du chef de l’Etat, tous ces avantages baissent drastiquement.

« Le logement d’un cadre est de 150 mille FCFA. Moi j’ai un grade de Sous-directeur, j’ai un logement de 215 000 FCFA. Avec le nouveau décret du président de la République, le logement ne dépasse pas les 10% du salaire de base. J’ai un salaire de base d’environ 260 000 FCFA, je me retrouve avec un logement de moins 5 000 FCFA, ça fait une baisse d’au moins 70%. Même chose pour certaines commodités comme le transport. En tant que cadre, j’ai 100 000 FCFA de transport, mais avec décret je vais me retrouver avec moins de 15 000 FCFA de transport », déplore un responsable de la Mairie de ville de Douala qui a témoigné sous anonymat.

Même avec un salaire mensuel d’environ 670 000 FCFA, il dit ne pas pouvoir tenir, si jamais le Décret du président de la République venait à être appliqué.

« J’ai une baisse de plus de 65% de mon salaire. J’ai environ 670 000 FCFA de salaire par mois, je me retrouverai à 300 000 FCFA de salaire avec un crédit en banque de 270 000 FCFA sans compter les autres aléas, donc chaque fin du mois je me retrouverai avec 10 000 FCFA ou 15 000 FCFA. Et c’est le cas de presque tous les employés de la Mairie de ville », a-t-il poursuivi. La forfaiture est donc évidente, selon lui.

Le ton monte !

Il y a quelques jours encore, la Mairie de la ville de Douala était en ébullition. Des employés tout de noir vêtu, contestent la délibération de ce projet qui manifestement, n’accorde aucun avantage. Le Conseil siège avec l’intention de faire appliquer la décision, la pression monte. Des remous, et « heureusement » les grands conseillers, les délégués du personnel et toutes les personnes concernées « sont montés au créneau et cette délibération a été rejetée », nous indique notre source.

La même source explique qu’une convention collective était déjà en train d’être mise en place avec le Ministère du travail, le Minddevel et la Primature. Il s’indigne d’autant plus que les décisions se prennent unilatéralement.

« On veut faire appliquer un Décret avec des mesures aussi dramatiques. Notre but était qu’il n’y ait pas de délibération pour ce décret, parce qu’il a des effets néfastes. Les fonctionnaires font tout pour empêcher la décentralisation. Ils n’invitent pas les personnels quand ils font leurs travaux, ni même les syndicats. La grille nous tombe sur la tête avec une baisse des salaires alors que tout préalable c’est d’abord la discussion avec les délégués du personnel ou le syndicat pour voir comment harmoniser certaines choses, ce qui n’a pas été fait » renchérit notre source.

Les effets de ce Décret qui divise sont également perceptibles à Bafoussam où le personnel de la mairie de la ville a, à son tour, rejeté ladite décision. Aux dernières informations, l’affaire a été portée devant l’inspection du travail. Faut-il le rappeler, le Décret en question est soumis à une délibération préalable, avant son application.

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