La saga des retraits des banques étrangères sur le marché africain se poursuit. Si la tendance est plus prononcée en Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale n’échappe pas tant que ça à ce phénomène qui concerne finalement tout le continent. Un marché pourtant promoteur, qui semble malheureusement n’avoir pas tenu toutes ses promesses de développement. Les banques étrangères se replient progressivement, malgré l’optimisme affiché à leur arrivée.
Marché difficile
L’enthousiasme et l’engouement de départ ont fini par donner place à la réalité. Le marché est bien plus complexe qu’il le paraissait. Ce marché à « fort potentiel » qu’on exaltait, se caractérise de plus en plus par des performances peu rassurantes des filiales de ces banques. La cession la plus récente en Afrique centrale, est celle du groupe français Société générale. Notamment, dans ses filiales au Congo Brazzaville, en Guinée Equatoriale et au Tchad.
Pour justifier ces retraits, le Groupe explique qu’il « entend concentrer ses ressources sur les marchés où il peut se positionner parmi les banques de tout premier plan ». Concrètement, Société générale recherche des marchés à fort potentiel. Avant ce retranchement, la banque française avait arrêté sa solution de paiement mobile panafricaine au Cameroun et dans d’autres pays africains. Banque populaire Caisses d’épargne(BPCE) l’avait déjà devancé quelque temps avant sur le même marché. L’année dernière, c’est le Groupe bancaire britannique Standard Chartered bank, qui a conclu un accord avec Access bank (Nigeria), pour céder ses parts dans 5 pays d’Afrique, dont le Cameroun. Au Gabon, BNP Paribas a jeté l’éponge.
Du fait du faible dynamisme des marchés, de l’économie qui se base beaucoup plus sur les matières premières, les grands groupes internationaux se désintéressent davantage. A côté, il y a une expansion du mobile banking. Sans oublier la montée en puissance des banques locales qui répondent bien aux attentes de leur clientèle.
Les locaux font le poids…
Pendant que les étrangers s’en vont, il y a des locaux qui se démarquent. C’est le cas au Cameroun d’Afriland first bank. Elle a des filiales en République démocratique du Congo, en Guinée équatoriale, en Guinée, au Liberia, au Soudan du Sud, à São Tomé-et-Príncipe, au Bénin et en Zambie. La banque s’illustre par sa stratégie innovante permanente, à l’origine de ses performances qu’elle ne cesse d’engranger. Principal financier des entreprises et des personnes sur le marché bancaire camerounais, Afriland est aussi le principal pourvoyeur des financements aux pays de la Cemac, via le marché des titres publics de la BEAC, depuis plusieurs années.
On cite également la Régionale bank qui poursuit son expansion. Le 14 mars dernier, la banque a ouvert son agence dédiée au financement des projets agricoles à Yaoundé, aventure qu’elle compte perpétuer dans l’ensemble des 10 régions du pays. C’est la première banque cotée à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVmac).
Classé premier Groupe bancaire en zone Cemac, par Financial Afrik, journal panafricain spécialisé dans l’information financière, BGFI bank est celle qui se démarque le mieux sur l’envergure (total bilan), l’opinion du marché (capitalisation), la performance (PNB), l’impact (crédit accordé à l’économie), la confiance (dépôts) et l’expansion africaine (agences pays), dans la zone. A mesure que les banques étrangères quittent l’Afrique centrale, un grand marché s’ouvre pour les acteurs locaux.