Rien ne va plus entre la Direction Générale de la société HEVECAM SA et ses employés. Dans une note officielle datée du 20 décembre 2025 dont nous avons obtenu copie, les délégués du personnel annoncent une cessation totale d’activité à compter de ce dimanche 21 décembre dès 6 heures du matin. Entre accusations de manipulation et revendications salariales, le climat social s’envenime dans le département de l’Océan.

C’est une fin d’année sous haute tension qui s’annonce dans les plantations d’hévéa de Niété. Après un préavis déposé le 09 décembre dernier resté sans suite satisfaisante, les représentants des travailleurs ont décidé de passer à la vitesse supérieure. La grève, annoncée pour une durée indéterminée, promet de paralyser l’un des poumons agro-industriels du Cameroun.

Dans leur missive adressée à la Direction Générale et amplifiée auprès des autorités administratives, notamment le Préfet de l’Océan et le Sous-préfet de Niété, les délégués du personnel ne décolèrent pas. Ils dénoncent avec virulence une note administrative qu’ils qualifient de « mensongère », publiée par la direction le 11 décembre dernier. Selon eux, ce document n’était qu’une « manœuvre visant à masquer l’absence de solutions concrètes aux problèmes posés ».

Plus grave encore, les syndicalistes accusent ouvertement la hiérarchie de HEVECAM de tenter de diviser les forces vives de la masse laborieuse. Face à ce qu’ils décrivent comme un mutisme persistant et une volonté de manipulation, les délégués estiment que l’exercice du droit constitutionnel de grève est devenu l’unique recours pour faire entendre la voix des travailleurs et garantir l’avenir de la structure.

Les exigences non négociables des travailleurs

Le retour à la normale est désormais conditionné par la résolution complète de quatre points de friction majeurs. En premier lieu, les ouvriers exigent le paiement intégral de la gratification de fin d’année avant tout traitement des salaires de décembre. À cela s’ajoute une demande pressante de reversement des retenues opérées sur les salaires, qui devraient normalement alimenter les comptes des mutuelles, des associations et des syndicats.

Le volet de la carrière professionnelle n’est pas en reste, puisque le personnel réclame le déblocage des avancements conventionnels au mérite, gelés depuis maintenant sept ans. Enfin, le dossier des médailles d’honneur du travail, actuellement au point mort suite à un arrêt ministériel, constitue le dernier verrou à faire sauter pour espérer une reprise des activités.

L’ordre de grève est d’une rigueur absolue et touche tous les secteurs vitaux de l’entreprise. L’arrêt de la saignée est effectif dans toutes les plantations, de HEVECAM 1 à HEVECAM 2, tandis que l’usine de transformation voit ses machines s’éteindre. Même les services administratifs, incluant les écoles et les lycées gérés par la structure, sont concernés par ce mouvement de débrayage.

Toutefois, dans un souci de responsabilité, les délégués ont consenti au maintien de certains services essentiels. Le service médical ainsi que les permanences liées à l’énergie, à l’hydraulique et à la logistique resteront actifs pour assurer la continuité des activités vitales de la cité. Alors que les fêtes de fin d’année approchent, les regards sont désormais tournés vers la Direction Générale, dont le silence pèse lourd sur l’économie de la région du Sud.

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