L’ambition se nourrit depuis quelques années. En février 2025, au sommet de l’Union africaine, les dirigeants africains sont tombés d’accord pour sa matérialisation. Alors qu’on annonçait son lancement pour le mois de juin en cours, l’Agence africaine de notation de crédit (AfCRA), entre officiellement en service d’ici septembre 2025, selon des sources médiatiques.

L’idée est née de l’Union africaine et des dirigeants de plusieurs pays africains comme le Ghana, le Sénégal et la Zambie, qui ont estimé que les trois grandes agences de notation au monde, (Moody’s, Fitch et S&P Global Ratings) n’évaluent pas équitablement le risque de crédit des pays africains. Selon des données communiquées par l’UA en 2023, au moins 20% des critères de notation des pays africains relèvent de « facteurs plutôt subjectifs ». Notamment d’ordre culturel ou linguistique, sans lien particulier avec les paramètres évaluant la stabilité d’une économie.

L’intervention de l’AfCRA se limitera exclusivement sur les économies africaines, avec des données spécifiques à chaque région. La première notation de l’Agence est attendue entre fin 2025 et début 2026.

 Le doute plane

Notons tout de même qu’une marge non moins importante émet des réserves quant à son opérationnalisation. C’est le cas de Catherine Gerst, Experte en Stratégie financière et ancienne Directrice générale de Moodys France qui pense que cela reste « un défi majeur », qu’elle veut voir l’Afrique relever. Dans une interview accordée à l’Économie, elle avait indiqué que l’AfCRA, pour être crédible, « doit avoir une zone d’intervention mondiale ». Toute chose impliquant la mise en place de méthodologies qui ne sont pas seulement locales. Ce qui signifie que l’agence de notation de l’Union africaine devra noter par exemple la dette des Etats-Unis, de la France, de la Chine, de l’Inde… Car, la notation financière ne saurait se baser sur des critères purement locaux. Selon elle, « les investisseurs des marchés des capitaux sont internationaux. Ils ne sont pas locaux. Ils sont partout dans le monde. Et vous ne pouvez pas leur proposer une échelle de notation locale. Ils veulent une sorte de standardisation.

Autant de défis encore à relever par l’Agence africaine de notation, dont le lancement des activités est finalement annoncé d’ici septembre 2025, d’après Agence Ecofin. Concrètement, une agence de notation évalue la capacité d’un emprunteur, d’une entreprise, d’un État, d’une collectivité à rembourser sa dette.

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