Les feux sont au vert pour la filière cacao au Cameroun. Le pays se démarque de plus en plus par la qualité de ses fèves mais surtout au niveau de la commercialisation avec les nouveaux prix pratiqués qui ne cessent de s’améliorer. Pour une embellie complète de la filière, l’un des paris du gouvernement était de booster la transformation locale. Cinq campagnes plus tard, on reste loin des objectifs visés.

Le Cameroun s’est fait la promesse de transformer 50% de sa production totale. Sauf qu’entre 2019 et 2023, les chiffres restent très en dessous des quantités envisagées. D’après les statistiques de l’Office national du cacao et du café (ONCC), les transformateurs locaux ont broyé 60 405 tonnes lors de la campagne 2019-2020.

La transformation a progressé d’un peu plus de 2 000 tonnes la saison d’après, pour se situer à 62 425 tonnes. En 2012-2022, elle s’est davantage améliorée avec un score de 86 850 tonnes transformées, ce qui représentait seulement 29,5% de la production totale. Le pic sera entre 2022-2023 où 89 204 tonnes ont été injectées dans la transformation. Pour la campagne qui vient de s’achever (2023-2024), le volume de fèves transformées a baissé par rapport à la précédente et se situe à 85 789 tonnes, soit une baisse de 3 415 tonnes. Le pourcentage ici est de 18,09%. Le total transformé sur les cinq campagnes est de 384 673 tonnes.

Avec une production nationale évaluée par l’ONCC à 266 725 tonnes lors de la campagne 2023-2024, il est clair que le Cameroun a encore du chemin pour pouvoir tenir sa promesse de transformation.

Une dizaine d’unités de transformation artisanale

Le Cameroun a ouvert la nouvelle campagne cacaoyère le 8 août dernier à Mvengué, dans le département de l’Océan. La cérémonie était présidée par Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce. Alors que les prix s’envolent, (au moins 5 000 FCFA/kg), la transformation, elle, peine à décoller. Pourtant, le marché local ne manque pas d’acteurs. Outre les capacités déjà installées, de nouveaux opérateurs sont annoncés.

Le pays compte des dizaines d’unités de transformation artisanale en même temps que des unités industrielles. Parmi elles, Sic Cacaos, qui est le leader de ce marché au Cameroun. A côté, Atlantic cocoa est installée dans la zone industrialo-portuaire de Kribi, dont la capacité cumulée est de 48 000 tonnes, extensibles à 64 000 tonnes. Avec une capacité de 32 000 tonnes, Neo Industry dont la base est à Kekem, à l’Ouest du pays, ne permet pas encore d’atteindre les objectifs. Récemment dans la région du Sud, le groupe Puratos a annoncé l’implantation d’une nouvelle usine de transformation à Ebolowa, la capitale régionale.

La campagne cacaoyère 2023-2024 s’est refermée avec une production nationale en hausse (266 725 tonnes) de 1,17% par rapport aux 263 613 tonnes de la campagne précédente. Comme avec la transformation, les volumes produits n’atteignent pas encore les 600 000 tonnes envisagées par le gouvernement.

 Les défis sont donc nombreux pour celle qui vient de s’ouvrir (2024-2025). « Parents pauvres » de la chaîne, les producteurs doivent recevoir à la hauteur de leurs efforts. Il sera ainsi question de maintenir les prix actuels sinon, les améliorer. Par ailleurs, un accent sera mis sur la qualité. La transformation devrait se greffer à cette dynamique, pour une filière encore plus robuste.

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