C’est un long feuilleton, rempli de rebondissements pour l’australien Sundance dans le conflit qui l’oppose à l’Etat du Cameroun au sujet du projet minier de fer de Mbalam-Nabeba, à cheval sur la frontière entre le Congo et le Cameroun.
En effet, le 16 septembre 2024, Sundance Resources a annoncé que l’audience d’arbitrage entre dans le cadre de cette affaire devait avoir lieu devant un tribunal constitué selon les règles de la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale (« CCI ») le 27 janvier 2025 à Paris. Sundance avait également annoncé à l’époque que les avocats et les experts indépendants camerounais avaient arrêté de travailler sur le dossier faute d’avoir été payés.
Selon un communiqué de l’entreprise dont L’Economie a obtenu copie, l’audience a eu lieu le 28 janvier 2025 à Paris entre Sundance, ses avocats et experts indépendants et le tribunal de la CCI. « Le Cameroun avait décidé de ne pas payer ses avocats et ses experts indépendants. Il n’y avait donc aucun représentant camerounais à l’audience, bien que le Cameroun et son équipe juridique aient été pleinement informés de la procédure et aient eu toutes les possibilités d’y assister », peut-on lire.
Sundance réclame des dommages de 3 400 milliards de FCFA à l’Etat du Cameroun
Dans son mémoire de réclamation déposé à la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce international de Paris, la junior minière australienne demande des dommages de 3 401,6 milliards de FCFA. Le montant exigé par Sundance à l’État du Cameroun représente pratiquement la moitié du budget de l’Etat pour l’exercice 2025.
Les impayés des avocats
L’État du Cameroun avait jusqu’au 21 octobre 2024 pour déposer son mémoire en défense au tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale (CCI) de Paris. A cause des impayés cumulés à l’endroit de ses avocats du cabinet Jeantet, l’expert financier Fair Links et les frais d’arbitrage, rien n’a été fait.
Pourtant, le chef de l’État et ses conseillers, dont Jean-Claude Ayem Moger et Jean Claude Awala Wodougue, chargés respectivement des questions économiques et juridiques, avait repris le sujet en main, en noyant en octobre 2024, les contacts avec les avocats et experts pour trouver un terrain d’entente sur les factures impayées et réfléchir aux moyens d’obtenir du tribunal arbitral un nouveau délai afin de finaliser le mémoire en défense appuyé sur une expertise financière.
Selon une source à L’Économie, les partenaires chinois de Bestway Finance, dont China Railway Construction Corp (CRCC) et Baowu Steel, qui doivent financer le projet, serait réticents à injecter les fonds en raison du conflit. En l’absence des financements, le chantier du projet minier, à la frontière entre le Cameroun et le Congo, bien que lancé officiellement en juillet 2024, n’a pas véritablement bougé.