L’encours de la dette du secteur public a atteint 14 234 milliards de FCFA au 31 décembre 2024, représentant 45,6% du Produit intérieur brut (PIB) selon les chiffres que vient de publier la Caisse autonome d’amortissement (CAA). Selon la CAA, la dette publique « enregistre une hausse de 0,2% par rapport au trimestre précédent et une progression notable de 7,8% en un an ». Il faut souligner qu’au 31 décembre 2023, la dette du secteur public avait été évaluée à 13 211 milliards de Fcfa. Soit une augmentation de 1 026 milliards de Fcfa au cours de l’année écoulée.
L’augmentation de cette dette est portée par la dette de l’Administration Centrale, qui représente 92,6% de l’enveloppe globale. Suit la dette des entreprises publiques (7,2%) et celle des Collectivités territoriales décentralisées (0,08%). La Caisse autonome d’amortissement dans sa « Conjoncture mensuelle de la dette publique du Cameroun au 31 décembre 2024 » ne donne pas les raisons de la croissance de la dette du pays. Cependant, certains analystes, souligne que cet alourdissement de la dette peut s’expliquer par « la progression plus rapide du taux d’endettement par rapport à la croissance économique ».
« Cette dynamique, bien que modérée à court terme, s’inscrit dans une trajectoire maîtrisée, conforme aux orientations de la Stratégie d’endettement à moyen terme (2024-2026), qui vise un niveau de 50% du PIB à l’horizon 2026, en dessous du seuil de critère de convergence sous régionale de 70% du PIB » affirme optimiste la CAA.
La hausse de la dette publique qui est composée de la dette extérieure et de la dette intérieure du Cameroun est soutenue par le compartiment dette extérieure qui est passé selon la CAA de 733 milliards de Fcfa (+9,1%) en 2023 à 8 757 milliards de Fcfa en 2024. Pour ce qui est de dette intérieure, elle a franchi la barre de 4 431 milliards de Fcfa en 2024 contre 4 109 milliards de Fcfa en 2023, soit une progression de 322 milliards de Fcfa.
La dette extérieure dominée par les financements multilatéraux et bilatéraux
A fin décembre 2024, l’encours de la dette extérieure de l’Administration Centrale s’élève à 8 757 milliards de FCFA, soit 28,1 % du PIB. « Ce niveau d’endettement illustre le recours aux financements extérieurs pour soutenir les besoins de développement, tout en maintenant un équilibre entre les différentes sources de financement. Sur le plan évolutif, cette dette enregistre des hausses successives de : +0,8 % par rapport au mois précédent ; +2,6 % en glissement trimestriel et +9,4 % en glissement annuel » souligne la CAA.
La dette extérieure du Cameroun reste dominée par les financements multilatéraux et bilatéraux. 49,4 % de dette multilatérale apprend-on est contractée auprès d’institutions financières internationales, bénéficiant de conditions préférentielles, 34,9 % de dette bilatérale est issue d’accords de coopération avec des États partenaires, 15,7 % sous forme de dette commerciale, résulte d’émissions obligataires et de financements auprès d’institutions financières privées. « Cette répartition reflète une diversification des sources de financement, avec une prépondérance des prêts concessionnels, mais aussi une part non négligeable de financements commerciaux, nécessitant une gestion prudente pour assurer la soutenabilité de la dette » précise la CAA. Avec un encours de 4 327 milliards de FCFA, la dette multilatérale apprend-on constitue la principale source de financement extérieur de l’État. Les principaux créanciers multilatéraux du Cameroun sont : la Banque Mondiale (IDA et BIRD), qui détient 39,7% de la dette multilatérale, soit 19,6% de la dette extérieure totale , le groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD et FAD), qui représente 25,5% de la dette multilatérale, soit 12,6% de la dette extérieure totale , le Fonds Monétaire International (FMI), avec 21,3% de la dette multilatérale, soit 10,6% de la dette extérieure totale (hors allocation des Droits de Tirages Spéciaux – DTS). « Ce portefeuille multilatéral témoigne du rôle essentiel joué par ces institutions dans l’accompagnement des politiques économiques et sociales du Cameroun » renchérit la CAA.