Dans l’effervescence du quartier Makepe à Douala, l’École Internationale des Sciences Avancées et du Management (Eisam) a vibré, du 25 au 29 août 2025, au rythme d’une formation inédite sur les énergies renouvelables. Vingt-sept étudiants ont plongé dans un programme intensif animé par Pierre Besson et Guillaume Devillers, experts de la Fondation Artelia en France. Leur mission : doter ces jeunes talents des outils pour relever les défis énergétiques et climatiques, tout en les préparant à un complément de formation dans les Grandes Écoles d’ingénieurs en France.
L’accent a été mis sur le solaire photovoltaïque, une technologie prometteuse dans un Cameroun gorgé de soleil. « La formation a porté sur le solaire, mais nous avons particulièrement insisté sur la réduction des consommations énergétiques avant même de penser au renouvelable. Réduire nos consommations, c’est essentiel pour éviter de surdimensionner les installations », explique Pierre Besson, l’un des formateurs. Les étudiants ont ainsi exploré comment adapter les réseaux électriques aux aléas des énergies renouvelables, tout en découvrant des solutions comme les batteries stationnaires pour stocker l’énergie. « Ces installations commencent à émerger en Afrique. Elles sont pertinentes économiquement, car le soleil est gratuit, et géopolitiquement, car elles réduisent la dépendance aux hydrocarbures », ajoute Guillaume Devillers.
Pour Pascaline Ntomo Bessala, étudiante en première année de Mathématiques, Physique, Ingénierie et Informatique (MP2I), cette formation a été une révélation. « Dans un village où j’étais en vacances, il y avait des panneaux solaires, mais pas d’électricité la nuit. Grâce à cette formation, j’ai compris que c’était lié à l’absence de stockage », confie-t-elle. Bien que son avenir s’oriente vers la finance, elle perçoit désormais l’importance des énergies renouvelables. « Je pourrais installer des panneaux chez moi un jour. C’est une logique qui protège notre écosystème », affirme-t-elle avec enthousiasme.
Nestor Yepmeni, Directeur Général et fondateur de l’Eisam, insiste sur la portée de cette formation : « Le métier d’ingénieur a changé. Nos étudiants doivent répondre à des enjeux complexes comme le changement climatique ou l’optimisation énergétique, tout en intégrant des dimensions humaines et culturelles. » Cette approche transversale, mêlant technique et conscience écologique, vise à former des ingénieurs polyvalents, capables d’innover dans des secteurs variés, du génie civil à l’intelligence artificielle. La cérémonie de remise d’attestations, le 29 août, a scellé cet engagement, marquant la fin d’un apprentissage intense et l’aube d’une nouvelle vision pour ces 27 étudiants qui portent désormais la flamme d’un Cameroun et d’un monde énergétiquement autonome et respectueux de l’environnement.