David Bird est celui qui va désormais piloter la direction de la division raffinage et pétrochimie du groupe Dangote. Ce choix, annoncé le 3 août 2025, intervient au moment où l’entreprise amorce sa vitesse de croisière. La raffinerie, officiellement achevée début 2024, est dotée d’une capacité de production estimée à 650 000 barils par jour. La nomination de David Bird est une décision stratégique visant à redresser les opérations de la méga-raffinerie de Lagos et à renforcer l’ancrage panafricain du géant nigérian dans les hydrocarbures.
« Mon objectif serait d’améliorer l’efficacité et d’étendre la présence de l’entreprise à travers l’Afrique », a confié David Bird.
Avec plus de 30 ans d’expérience, dont 14 années chez Shell où il a piloté le projet Prelude FLNG à 12 milliards de dollars, David Bird incarne une crédibilité reconnue à l’international. Dans un continent où les projets d’infrastructure peinent souvent à séduire en raison de risques perçus, l’arrivée d’un dirigeant rompu aux standards des multinationales pétrolières est un gage de sérieux. L’expérience de Bird, notamment à la tête de la raffinerie 0Q8 à Oman, pourrait rassurer les marchés.
Son leadership arrive à un moment critique alors que le complexe de raffinage de Dangote, d’une valeur de 20 milliards de dollars, la plus grande installation à train unique au monde, accélère sa production après sa mise en service en janvier 2024. La raffinerie fait actuellement l’objet d’une mise à niveau stratégique visant à augmenter sa capacité de production de 650 000 barils par jour (b/j) à 700 000 b/j d’ici fin 2025.
Malgré l’augmentation de la production, la raffinerie de Lagos a rencontré des problèmes opérationnels au début, notamment des défauts de conception et des perturbations d’unités, ce qui a conduit à une transition vers une gamme de brut plus diversifiée pour stabiliser la production.
Le groupe Dangote prévoit de coter ses activités de raffinage à la fois aux bourses de Lagos et de Londres, bien que le calendrier de la double cotation n’ait pas été divulgué.
L’entrée de Dangote a déjà perturbé les flux commerciaux traditionnels du pétrole et devrait mettre un terme aux exportations d’essence de l’Europe vers l’Afrique, qui durent depuis des décennies et valent 17 milliards de dollars.