L’éducation et l’autonomisation des adolescentes issues des communautés marginalisées à travers l’Afrique subsaharienne préoccupent. Au Cameroun par exemple, les adolescentes rencontrent des obstacles systémiques à l’éducation en raison d’une gouvernance centralisée, de normes socioculturelles, de contraintes financières et d’insécurité.
Selon les statistiques de l’Unicef (2023), plus de 1,46 millions de filles en âge scolaire ne sont pas scolarisées, avec des taux d’achèvement qui chutent de 79% au niveau primaire à seulement 20% au niveau secondaire supérieur. Onu Femmes en 2021 soulignait que le mariage précoce touche 29, 8% des femmes âgées de 20 à 24 ans, et que la grossesse chez les adolescentes demeurait une préoccupation majeure.
C’est dans ce contexte que The Partnership For African Social And Governance Research (PASGR) met en œuvre le volet recherche du consortium « Inspiring girl and grassroots networks for inclusive and transformative education (Ignite) » en Ethiopie, au Nigeria et au Cameroun. Séjournant dans ce dernier pays le 3 avril 2025 pour le forum de lancement des parties prenantes du projet Ignite, Susan Gichuna, Programme Officer, PASGR a souligné que le projet s’efforce d’aider les adolescentes à surmonter les obstacles à l’éducation et à affirmer leurs droits en mettant l’accent sur une éducation transformative.
Au Cameroun par exemple, Ignite va générer des éclairages « fondés sur des données probantes susceptibles d’éclairer les politiques et les programmes visant à surmonter les obstacles que rencontrent les jeunes filles en matière d’éducation ». Cela va inclure l’exploration des obstacles socioculturels et structurels à l’éducation des filles, ainsi que la promotion des solutions adaptées au contexte local.
L’atelier de Yaoundé a rassemblé plusieurs acteurs issus de l’administration, des organisations internationales, des communautés religieuses et traditionnelles, des collectivités territoriales décentralisées. Ensemble, ils vont former une instance appelée « Utafiti Sera Housse ».
Cette plateforme souligne le Dr. Georgette Arielle Djoufan, chercheur associé au projet Ignite « facilitera les échanges et interactions en vue de co-construire des solutions innovantes pour favoriser l’éducation transformative des jeunes filles au Cameroun ». « Tout au long du projet qui se poursuivra jusqu’en 2026, toutes les parties prenantes collaboreront activement pour s’assurer que les initiatives mises en place répondent aux besoins réels des jeunes filles et contribuent à un changement durable dans le paysage éducatif camerounais » précise le Dr. Georgette Arielle Djoufan. Ignite est financé par l’Agence française de développement (AFD) et dirigé par le Comité international de secours (IRC).