La commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a un nouveau président. Réunis le 7 septembre à Sipopo, en Guinée équatoriale, les chefs d’États de la CEEAC ont jeté leur dévolu sur le diplomate burundais, Ézéchiel Nibigira.

Docteur en administration des affaires et finances, Ézéchiel Nibigira est une figure politique et économique de poids au Burundi. Né en 1975, il a occupé des postes de premier plan depuis près de vingt ans. Il a été ambassadeur du Burundi au Kenya et chef de l’aile jeunesse du parti au pouvoir au Burundi, le CNDD-FDD. Ézéchiel Nibigira a également été député représentant Bujumbura rural où il a présidé la commission des finances du parlement burundais. Avant d’être ministre des Affaires étrangères, Nibigira était chef des douanes du Burundi ainsi que des importations et des exportations.

Entre 2018 et 2020, il a été ministre des Affaires étrangères de la République du Burundi, avant d’occuper le poste de Ministre des Affaires de la Communauté Est Africain, de la Jeunesse, des Sport et de la Culture de Juin 2020 à Octobre 2023 sous le Président Évariste Ndayishimiye.

La CEEAC à l’heure burundaise

La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), qui regroupe 11 pays, a été fondée pour promouvoir l’intégration économique et la stabilité régionale. Après cinq ans sous la houlette de l’Angolais Gilberto Da Piedade Verissimo, dont le mandat a été marqué âprement critiqué, le Burundi prend la main à un moment charnière.

Le sommet de Sipopo, tenu le 7 septembre 2025 à Malabo, a entériné la candidature de Nibigira, appuyée par un rapport favorable des ministres de la communauté. L’absence du président tchadien Mahamat Idriss Déby, représenté par sa ministre déléguée aux Affaires étrangères Fatimé Aldjineh Garfa, n’a pas entravé l’unanimité autour de cette nomination. Pour le Burundi, ce poste représente une opportunité de rayonner au-delà de ses frontières et de peser sur les décisions régionales.

À la tête de la CEEAC, Ezéchiel Nibigira hérite d’un agenda complexe. Sur le plan économique, l’harmonisation des politiques commerciales et le développement des infrastructures restent des priorités pour tirer parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).

La région, riche en ressources mais freinée par des disparités, attend des initiatives concrètes pour stimuler le commerce intra-régional, encore limité à moins de 20 % des échanges totaux. Sur le front sécuritaire, les crises en République démocratique du Congo et en Centrafrique exigent une coordination renforcée.

Nibigira, fort de son expérience diplomatique, devra naviguer entre les intérêts nationaux et les ambitions collectives, tout en renforçant les liens avec la CEMAC et l’Union africaine. Son passé de ministre de la Jeunesse pourrait également l’inciter à promouvoir des programmes pour l’emploi des jeunes, un levier clé pour la stabilité régionale. 

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