Le fondateur de Transparency International, Me Akere Muna l’a fait savoir dans un tweet le 7 juillet 2022.
Après que le trader anglo-suisse a admis à fin mai 2022, devant la justice américaine et britannique avoir versé des pots-de-vin aux responsables des principales entreprises pétrolières du Cameroun pour obtenir des contrats, le quotidien l’Economie apprend que la Commission nationale Anti-corruption du Cameroun (Conac) s’est saisie du dossier.
« Bonnes nouvelles! Hier 6 juillet 2022, j’ai reçu une lettre de la CONAC m’informant qu’ils ont ouvert une enquête sur l’affaire de corruption Glencore. Les Camerounais attendent la vérité. Ils devraient simplement demander à Glencore qui ils ont payé », a écrit Akere Muna, fondateur de l’organisation internationale de lutte contre la corruption, Transparency International.
Les faits…
Devant la Justice américaine, la multinationale Glencore avait avoué en mai dernier qu’entre 2007 et 2018, elle et ses filiales ont payé environ 79,6 millions de dollars à des sociétés intermédiaires afin d’obtenir des avantages casuistiques. Cette démarche visait pour la structure à obtenir et conserver des contrats avec des entités publiques et contrôlées par les États dans les pays d’Afrique à l’instar du Nigeria, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire ou encore de la Guinée équatoriale.
En substance, la multinationale a avoué avoir dissimulé les paiements de pots-de-vin en concluant de faux accords de conseil ; en payant des factures gonflées et en utilisant des sociétés intermédiaires pour corrompre des fonctionnaires étrangers. Pour le Cameroun, Glencore déclare avoir versé des pots-de-vin pour 7 milliards de FCFA à de hauts responsables de la SNH et la Sonara afin de décrocher des contrats pétroliers.
Akere Muna veut voir clair…
Cette affaire n’a pas laissé indifférent Me Akere Muna, l’ex-bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun. Le 27 mai, il a saisi le président de la Commission nationale anti-corruption (Conac) pour dénoncer l’aveu de pratiques de corruption de Glencore Plc et les conséquences sur la SNH et la Sonara. L’avocat a plaidé pour que la Conac puisse monter une enquête des plus robustes sur cette affaire qui implique deux des plus importantes entreprises publiques du Cameroun.
La SNH se dédouane
Par voie de communiqué en date du 30 mai 2022, Adolphe Moudiki l’administrateur-directeur général avait rejeté en bloc la thèse de Glencore, annonçant avoir saisi les autorités américaines et anglaises, en vue de fournir les éléments qui permettraient d’établir la véracité de ces « allégations ». Dans la foulée, le patron de la SNH avait promis également d’informer l’opinion publique « en temps opportun » de la suite réservée à la demande de sa structure.