Au mois de mai 2025, l’Union Européenne a organisé en partenariat avec l’incubateur Le Boukarou, une rencontre avec des jeunes entrepreneurs camerounais. Ceci dans le cadre du programme « Kurukan Fugan ». Les échanges étaient axés sur plusieurs thématiques notamment, les difficultés d’accès des entrepreneurs locaux aux financements européens.
« Nous avons accepté de participer à cette rencontre avec l’Union européenne parce que nous avons pensé que c’était le moment d’échanger directement avec les bailleurs de fonds, de ne plus avoir pour intermédiaire le gouvernement. Nous avons profité de ce moment pour transmettre directement nos doléances, nos attentes et nous avons surtout martelé ce que nous voulons pour notre écosystème entrepreneurial. Vous savez, lorsque l’Union européenne accorde un financement, ça passe à travers des banques. Et les banques commerciales ne sont pas toujours outillées pour financer la petite entreprise. N’en parlons pas des procédures qui sont assez longues. Nous proposons d’autres techniques de financements qui pourraient être plus efficaces comme la mise en place d’un guichet spécial où il n’y aura pas d’intermédiaire (Les administrations Ndlr) où on aura un contrôle sur les fonds qui seront alloués. Cela pourra faciliter l’accès des entrepreneurs au financement », a déclaré Sorel Mouafo, présidente du Conseil d’administration du Réseau pour l’accompagnement des produits et entrepreneurs camerounais (Rapec).
Au cours des échanges, Jean Patrick Ketcha, Président de Le Boukarou a souligné qu’il est question aujourd’hui de changer le logiciel de la coopération Cameroun-Union européenne. « Nous voulons passer d’un modèle UE-Minepat à une coopération plus active avec la société civile et le tissu économique. Notre message au cours de cette concertation était simple. C’était de dire à l’Union européenne, vous pouvez faire confiance aux jeunes camerounais. Ne rendez pas difficile l’accès aux possibilités aux jeunes entrepreneurs. C’était aussi l’occasion de dire à ces derniers que, s’ils sont sur les enjeux de développement comme la mobilité, la gestion des déchets par exemple, ils peuvent bénéficier de l’accompagnement des bailleurs comme l’UE. Ce sont des secteurs où elle veut investir », a souligné Jean Patrick Ketcha.
« Nous avons souhaité rencontrer des jeunes entrepreneurs camerounais qui ont des défis pour développer leurs entreprises, qui sont dans divers secteurs d’activités pour qu’ils nous parlent de leurs difficultés, de leurs problèmes, de leurs challenges. En retour nous leur avons présenté nos outils d’accompagnement, comment on peut les appuyer, quelles sont les procédures qui existent. C’était vraiment un moment d’écoute de chaque partie qui va nous permettre d’améliorer les choses. Je suis très sensible aux critiques concernant la communication de l’Union européenne. Au cours des tables rondes, on a beaucoup parlé du numérique et on a beaucoup parlé des problèmes de connectivité numérique et ça peut être un point de dialogue avec les autorités », argumente Jean Marc Châtaigner, Ambassadeur, Chef de délégation de l’Union européenne au Cameroun.
« Nous avons beaucoup de programmes qui interviennent en faveur des jeunes, des femmes. Ce qu’on doit savoir c’est que l’Union européenne ne met pas directement en œuvre ces programmes. Elle le fait avec des organisations comme la GIZ, l’Agence Française de Développement, des ONG. Il est question aujourd’hui de faire en sorte qu’un entrepreneur qui se trouve à Garoua, à Dschang par exemple, sache à qui s’adresser pour bénéficier des programmes de l’Union européenne », a ajouté le diplomate.