Il est important de sensibiliser et éduquer les populations (rurales et urbaines) aux risques naturels pour la minimisation des pertes en vie humaines et matérielles en cas de catastrophes naturelles. Ces dernières sont généralement présentes pendant les premières heures qui suivent une catastrophe. De plus, dans un contexte de secours insuffisant, la sensibilisation et la connaissance des individus constituent un réel facteur dans les opérations de sauvetage. D’où l’importance de les informer sur la nature des risques naturels dans leur environnement afin d’être prêt à y faire face.
Pour Blaikie et al. (2014), le terme « catastrophe naturelle » s’utilise généralement pour désigner des événements naturels tels que des tremblements de terre, des ouragans ou des inondations. Cependant, l’expression « catastrophe naturelle » suggère une acceptation sans réserve d’un mythe idéologique et culturel profondément enraciné. Autrement dit, les catastrophes naturelles peuvent être définies comme une combinaison de risques naturels et de vulnérabilités qui mettent en danger les communautés vulnérables incapables de résister aux adversités qui en découlent. Ces risques naturels sont de plusieurs ordres.
Le Cameroun par exemple a fait face à des risques géophysiques ou géologiques incluant des mouvements de la terre solide (des tremblements de terre et l’activité volcanique) ; des risques hydrologiques comme le mouvement de l’eau ( les inondations, les glissements de terrain) ; des risques météorologiques (les tempêtes et les températures extrêmes) ; des risques climatologiques qui sont de plus en plus liés au changement climatique (les sécheresses et les incendies de forêt) et enfin des risques biologiques qui sont causés par l’exposition à des organismes vivants et/ou à leurs substances toxiques.
Tout récemment, le pays a subi un double éboulement de terrain à la falaise de Dschang, dans la région de l’Ouest. L’incident a causé des pertes en vies humaines. Cet ensemble de risques fait du Cameroun l’un des pays d’Afrique les plus touchés en termes de catastrophes naturelles. Ce qui implique un nombre plus élevé de personnes touchées ainsi qu’un accroissement de pertes économiques.
Bien que des politiques et des mécanismes institutionnels soient mis en place par le gouvernement pour la réduction des risques de catastrophes ; les populations semblent moins informées sur la question. Ainsi, il est important de mettre l’accent sur la sensibilisation et l’éducation des populations.
Pour se faire, le gouvernement devrait mettre sur pied des campagnes de sensibilisation et d’éducation dans les zones rurales et urbaines, en prenant en compte les ménages, les écoles, les lieux de services… etc. Ces campagnes informeraient les individus sur la nature du risque ainsi que toutes les dimensions de la vulnérabilité y associées ; dans le but d’éviter l’effet surprise, la panique et la confusion face à une situation de catastrophe. En même temps, la sensibilisation contre les constructions en zones à risque limiterait les pertes en vies humaines et matérielles. De ce fait les pouvoirs publics devraient être plus rigoureux envers les populations attirées par ces zones.
Enfin, inclure des programmes éducatifs efficaces dans le but d’informer les apprenants sur les types de catastrophes, les risques et la manière de s’y préparer et d’y réagir. Ces programmes pourraient comprendre des cas pratiques ou de simulation, des cartes des risques, des spots publicitaires afin de vulgariser les connaissances le plus largement possible.
Ainsi, non seulement la réduction des risques de catastrophe (RRC) préserve la vie et les moyens de subsistance des individus les plus vulnérables aux catastrophes. Mais aussi, permet d’éviter les conséquences de ces catastrophes qui constituent un réel défi pour le développement durable.
Michelle Josée Ekila, Economiste en Histoire, Institution et Développement